La crise de la Covid-19 n’a fait que révéler des inégalités déjà existantes. Il s’agit d’inégalités liées au genre, à la couleur de peau, à l’état de santé, l’orientation sexuelle, l’âge. Ou encore la situation sociale des personnes. C’est ce qui ressort d’une étude sur les expulsions sociales. En effet, la Pr Sana Ben Achour a présenté cette étude. Et ce, lors d’une conférence de presse sur le thème: « Les expulsions sociales au Centre Beity ».
En effet, cette étude corrobore le constat du Secrétaire Général des Nations unies, António Guterres, que « nous ne sommes pas égaux face à la crise ». Comme en témoignent les « expulsions / évictions sociales », à l’origine du basculement des personnes dans le « sans-abrisme, la pauvreté, l’isolement et l’itinérance ». Près de 3. 220 000 personnes soit, 27,5% des Tunisiens et des Tunisiennes, sont dans une situation de vulnérabilité très sévère ou sévère. Ainsi, la Covid-19 est un facteur aggravant.
En effet, cette conférence, sur le thème « Les expulsions sociales », intervient en marge de la célébration de la Journée des Nations unies, tous les 24 octobre. Cette journée marque l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies, la célébration de la Journée mondiale des Villes tous les 31 octobre, et dans le cadre du Projet « Renforcement des systèmes de protection sociale et de secours économique pour les segments vulnérables et marginalisés de la population en réponse au COVID-19 » et financé par le Multi-Partner Trust Fund (MPTF).
L’urbanisation peut faire naître de nouvelles formes d’inclusion sociale. Et ce, en favorisant l’égalité, l’accès aux services de base et de nouvelles opportunités. Pourtant, le développement urbain puise rarement dans ce potentiel. Les inégalités et l’exclusion sont prépondérantes dans la plupart des villes, à des taux souvent plus élevés que la moyenne nationale, aux dépens du développement durable. À titre d’exemple, une étude de la Banque mondiale montre que la Tunisie se place au 2ème rang dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Et ce, en termes d’inclusion économique des femmes (58.75 sur 100 points). Néanmoins, d’après l’étude qui s’étend sur dix ans, les femmes tunisiennes ne bénéficient que de la moitié des droits des hommes (58%). Leur empêchant ainsi l’accès à l’emploi, à la création d’entreprises et à la prise de décisions économiques.
En réponse à la crise de la Covid-19, le Bureau de ONU-Habitat Tunisie appuie, depuis mars 2020, le Gouvernement à:
– Recenser les besoins des sans-abris;
– Lutter contre les expulsions forcées/sociales;
– Revoir la stratégie du secteur du logement à la lumière de la pandémie;
– Evaluer les besoins en services sanitaires et de base dans les bidonvilles;
– Développer une application mobile pour les plus démunis. Et ce, afin de fournir des informations, un soutien et des services aux plus vulnérables, en fournissant également des conseils pour les transports publics, après la période de confinement.
Le Bureau d’ONU-Habitat Tunisie a également assuré une évaluation psychologique sur les conditions d’accueil des sans-abris. L’objectif étant de rendre les centres fonctionnels et aider à respecter les normes internationales des Droits Humains