Le système financier dans la tourmente ! Comment qualifier autrement le millésime 2021. La crise sanitaire, qui a paralysé le pays et condamné à l’arrêt pendant plusieurs mois l’économie, est passée par là.
La crise sanitaire a failli emporter des pans entiers de nos entreprises, au grand désarroi notamment des banques, plus résignées que jamais. Il y va aussi de leur survie, car quand les entreprises sont dévastées par la crise, la sphère financière est saisie d’un accès de fièvre et de convulsions.
De quoi faire fondre leur bas de bilan. Les établissements financiers : banques, assurances, leasing, microcrédit, capital risque, Bourse… ont tremblé et vacillé sur leur fragile base, sous l’effet du tsunami de la Covid-19. L’onde de choc a terrassé et mis à genoux les entreprises. Elle n’a pas épargné le secteur financier, du reste doublement impacté.
Le confinement général l’a contraint à réduire drastiquement la voilure, alors qu’il se devait d’éviter le naufrage des entreprises et des particuliers qui ne pouvaient honorer leurs engagements. Vaste et terrible dilemme, sur fond d’improbable équation à deux inconnues!
« La crise sanitaire a failli emporter des pans entiers de nos entreprises, au grand désarroi notamment des banques, plus résignées que jamais »
Divine surprise, les banques, dont on ne se cachait pas d’étaler la fragilité, ont fait mieux que résister au choc. Elles ont fait preuve de résilience, laissant au passage entrevoir une réelle capacité d’adaptation, digne de considération. Elles se sont vite conformées aux directives de la BCT, en différant sur près de deux ans le remboursement par les entreprises et particuliers des sommes échues.
Ce n’est, dira-t-on, que partie remise. Il n’empêche, car dans l’intervalle, elles se sont mises sous pression. Moins d’entrées, cela équivaut à moins de liquidité. Quand, de surcroît, elles sont sollicitées – le terme n’est pas assez fort – pour financer le déficit budgétaire à travers prêts – en devises – et souscriptions récurrentes de bons du Trésor.
Comment ne pas craindre un effet d’éviction qui priverait les entreprises des fonds nécessaires à leur plan de développement, alors que les banques sont censées financer l’économie ?
Exercice d’équilibrisme de haute voltige. Elles ne pouvaient assumer une telle mission, sans le filet de protection largement déployé de la BCT. Qui s’est montrée – à ce niveau tout au moins – assez accommodante.
L’institut d’émission n’a pas hésité à fluidifier les circuits de financement, même si, par ailleurs, il ne cède en rien sur son exigence en matière de supervision. Contre toute attente, les banques s’en sortent plutôt bien, à en juger par leurs résultats flamboyants.
« Comment ne pas craindre un effet d’éviction qui priverait les entreprises des fonds nécessaires à leur plan de développement, alors que les banques sont censées financer l’économie ? »
Les compagnies d’assurances ne se sont pas fait des frayeurs. Le virus s’est montré moins nocif qu’il l’était pour les banques. Moins d’activité signifie pour elles moins de mobilité, moins de risques d’accidents et de sinistres et, bien évidemment, moins de dédommagement.
La crise sanitaire leur a donné des couleurs et des ailes. Il en fut tout autrement pour le leasing, qui a sombré corps et biens. C’est le sort de tout organisme qui emprunte au coût du marché pour financer des acquisitions. La moindre défaillance de ses clients le met en danger de mort.
Il en va des PME, comme de la classe moyenne ; elles sont laminées, en déperdition, lâchées par le secteur bancaire. Il s’en détruit chaque année plus qu’il ne s’en crée, signe d’une certaine paupérisation de l’économie nationale. Du coup, on voit émerger une économie duale, avec deux extrêmes : en haut, les grands groupes,