La migration a baissé. Comme les migrants contribuent plus aux pays où ils vivent qu’ils n’en profitent. Le couperet est tombé, le 28 octobre 2021, guillotinant les thèses mensongères de l’extrême-droite qui, comme en France, fourbit ses armes. Et ce, à l’occasion de la prochaine Présidentielle, pour faire de la migration sa marque de fabrique.
« Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». L’édition 2021 des « Perspectives des migrations internationales analyse les évolutions récentes des mouvements migratoires et de l’insertion des immigrés sur le marché du travail dans les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) ». Elle tombait, le 28 octobre 2021, date de sa publication, comme un couperet.
Un couperet qui, comme en France, où les migrants constituent déjà une thématique de choix de la prochaine Présidentielle d’avril 2022, ridiculise les mouvements racistes. Un couperet qui fait du reste mal dans les pays de l’Union Européenne (UE). Où sont diffusés les pires mensonges sur la présence de quelque 23 millions d’étrangers (environ 5% de la population totale de l’Union Européenne) sur le sol européen
La plus forte baisse jamais enregistrée des flux d’immigration
Autre information de taille qui vaut le détour: « La crise de la Covid-19 a entraîné la plus forte baisse jamais enregistrée des flux d’immigration dans les pays de l’OCDE, de plus de 30 % ».
Autant dire que ces deux informations vont ôter deux arguments majeurs des campagnes insidieuses des Marine Le Pen (présidente du Front National (FN)) et Éric Zemmour, journaliste et polémiste, qui défraye la chronique même s’il n’est pas encore candidat. Lesquels fourbissent leurs armes pour faire de la migration une marque de fabrique et un fonds de commerces.
Marine Le Pen et Éric Zemmour, comme des politiques et dirigeants européens, à l’instar du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et l’actuel sénateur et ancien ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, qui appartiennent à des courants d’extrême droite, savent pourtant que ce qu’ils disent n’est pas bien vrai.
Ils racontent souvent des balivernes. A commencer par des contre-vérités qui viennent d’être contredites par le récent rapport de l’OCDE. Une OCDE qui est –faut-il le rappeler ?- « une organisation internationale d’études économiques » de renom largement enracinée dans le système des Nations Unies. Et dont la France, au même titre que l’Italie et la Hongrie sont évidemment membres.
86 millions de migrants climatiques
Ils savent aussi que la migration est un recours inéluctable pour une Europe qui vieillit. Une source officielle européenne, le site Eurostat, l’office statistique de l’Union Européenne, donne la mesure de cette réalité. Ainsi, « en 2019, plus d’un cinquième (20,3%) de la population de l’Union des 27 était âgé de 65 ans et plus ». Comme il nous dit que « la part des personnes âgées de 80 ans ou plus dans l’Union des 27 devrait être multipliée par deux et demi entre 2019 et 2100, passant de 5,8% à 14,6% ».
Comme ils savent, et toujours sur la base de données avérées (l’édition 2011 du rapport Groundswell de la Banque Mondiale), que « le changement climatique constitue un facteur de migration de plus en plus puissant qui pourrait contraindre, d’ici à 2050, quelque 216 millions de personnes dans le monde en développement à migrer ». Dans ce cadre, l’Afrique subsaharienne (qui se trouve à quelques encablures de l’UE), « pourrait enregistrer jusqu’à 86 millions de migrants climatiques ».
Pourtant l’UE, qui est logiquement solidaire de la Déclaration de Barcelone de 1995, destinée à développer une coopération entre les deux rives de la Méditerranée, évoquant la nécessité de la mise en place d’ « une zone de dialogue, d’échanges et de coopération qui garantisse la paix, la stabilité et la prospérité » a pratiquement tourné le dos à celle-ci. En optant prioritairement pour des choix sécuritaires demandant souvent même aux Etats du sud méditerranéen de faire le sale travail de partir à la chasse des migrants.
En témoigne le déplacement, en août 2020, d’une forte délégation italienne à Tunis. Venue, avec armes et bagages, exprimer son mécontentement sur un ton alarmiste des quelques opérations de migrations clandestines. Usant jusqu’à des « pressions » si l’on croit le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES).