Connues pour leur respect à l’égard des structures de décision au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la fédération générale de l’enseignement de base et la fédération générale de l’enseignement secondaire ont observé une grève générale dans tous les établissements éducatifs publics malgré le refus de la centrale syndicale de cette décision. Retour sur la situation.
La commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), tenue mercredi, n’a pas décidé l’entrée des corps éducatifs en grève vendredi. Ainsi, elle ne couvre en aucun cas la grève générale en question. D’ailleurs, dans un communiqué rendu public par le Bureau exécutif de la centrale syndicale, l’UGTT affirme qu’elle tient à la réalisation de la revendication des enseignants, à savoir une loi qui incrimine la violence à l’encontre du corps enseignant. D’ailleurs, la grève générale est décidée suite à un crime par arme blanche contre un enseignant au lycée Ibn Rachik à Ezzahra (Ben Arous).
Le Bureau exécutif de l’UGTT propose de consacrer une heure pour aborder le sujet de la violence avec les élèves en classe. Les deux fédérations n’ont pas vu d’un bon œil cette décision et ont appelé leurs affiliés à la grève. Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, Nabil Houachi, secrétaire général de la fédération générale de l’enseignement de base, affirme que cette grève n’a aucune revendication matérielle.
Son objectif principal n’est autre que l’élaboration d’une loi qui incrimine la violence à l’encontre du corps enseignant. Interpellé sur la tenue de la grève malgré le refus du Bureau exécutif de l’UGTT, le syndicaliste a estimé qu’il s’agit d’un problème passager entre la fédération et le Bureau exécutif. De son côté, la secrétaire générale adjointe de la fédération générale de l’enseignement secondaire, Jouda Dahmen, affirme que l’école tunisienne passe par une période critique et qu’il faut entamer les réformes prochainement.
Dans tous les cas, nous avons une situation inédite dans l’histoire de l’UGTT. Une structure syndicale qui ne se plie pas aux instructions de l’instance administrative nationale et à celles du Bureau exécutif, surtout que les deux organismes précités sont les plus souverains et les plus décisifs. Ainsi, il devient légitime de savoir si les fédérations et les syndicats cherchent encore plus d’autonomie loin de la « bureaucratie syndicale » ou si on assiste à un bras de fer entre des structures de l’UGTT avec la centrale syndicale. D’après la fédération générale de l’enseignement de base, le taux de participation à la grève a atteint 97,31%.