Riadh Sidaoui est le directeur du Centre arabe de recherche et d’analyse politique et sociale (Caraps) de Genève. Il considère que la manifestation contre les mesures exceptionnelles de l’initiative « Citoyens contre le coup d’État » ne représente pas le peuple tunisien.
Riadh Sidaoui accordait une déclaration leconomistemaghrebin.com. Il affirme donc que la manifestation d’hier devant l’Assemblée des représentants du peuple dont les travaux ont été suspendus par le président de la République ne reflète ni l’ampleur ni la popularité des opposants à Kaïs Saïed. Pour lui, le mouvement Ennahdha aurait aimé voir des manifestations populaires contre Kaïs Saïed, mais en vain.
Il indique que le Mouvement Ennahdha ne veut plus entrer en confrontation directe avec Kaïs Saïed. C’est pour cette raison qu’il a mis sur le devant de la scène d’autres personnalités. Telles Jawher Ben Mbarek et Habib Bouajila, membres de l’initiative « Citoyens contre le coup d’Etat ». Pour le politologue, « Ennahdha a compris qu’il ne peut pas entrer en confrontation directe avec le président de la République ».
Riadh Sidaoui affirme, également, que Kaïs Saïed détient toutes les preuves sur toutes les accusations qu’ils avancent (argent sale, ingérence étrangère et autres). « De toute façon, il indique que la démocratie tunisienne est toujours fonctionnelle. La preuve en est que les forces de l’ordre n’ont pas agressé les manifestants. Même dans les plus grandes démocraties du monde, les forces de l’ordre agressent les manifestants. A l’instar des agressions subies par les gilets jaunes en France », lance-t-il.
Dans le même contexte, le politologue affirme que si Kaïs Saïed a gardé son sang froid le jour de la manifestation et a préféré célébrer la fête de l’arbre dans un lycée, tout en ignorant la manifestation devant l’ARP, c’est parce qu’il a confiance en sa popularité et sa légitimité. Par ailleurs, il est confiant dans le soutien de l’UGTT. Il rappelle que le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi a considéré que le 25 juillet est une rupture politique.