Youssef Cherif est le chercheur en relations internationales. Il considère que la position américaine par rapport aux événements du 25 juillet n’a pas changé. Pour lui, la partie américaine revendique la même chose depuis le 25 juillet. Elle consiste au retour au processus démocratique et à la mise en place d’une feuille de route claire.
Intervenant sur les ondes radiophoniques d’Express FM, Youssef Cherif a commenté le dernier entretien téléphonique entre le président de la République tunisienne Kaïs Saïed et le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken. Pour lui, il n’existe aucune différence entre le communiqué de la présidence de la République tunisienne sur l’entretien et celui de la partie américaine au niveau du fond. Au niveau de la forme, la version tunisienne est simplement plus longue.
En effet, Youssef Cherif indique que les visites de responsables américains en Tunisie deviennent presque mensuelles. Et ce, depuis le 25 juillet. Ce qui traduit l’importance de la Tunisie pour les États-Unis. Par ailleurs, il n’existe pas de visites de responsables tunisiens aux États-Unis. L’expert soutient que tant que les revendications américaines- à savoir déterminer une date pour la fin des mesures exceptionnelles n’a pas été satisfaite- les États-Unis continueront dans le même sillage.
Pour lui, la Tunisie a besoin d’aides financières à court-terme. Notamment à cause de la situation critique des finances publiques. Ainsi, si les États-Unis n’ont pas annoncé un soutien financier à la Tunisie; c’est qu’ils attendent que la vision soit claire. L’intervenant rappelle que le Congrès américain demandait à l’ambassade américaine en Tunisie de présenter un rapport détaillé. Surtout qu’il a des soupçons sur le fait que le 25 juillet soit un coup d’État.
L’avis du Congrès sera décisif
M. Cherif considère que le Congrès américain décidera de l’octroi ou pas des aides; et ce, selon le contenu du rapport. Il considère qu’il s’agit d’une situation critique. Surtout si le rapport présente une image négative. Ce qui compliquera les relations tuniso-américaines.
Il estime que la non-désignation d’un nouvel ambassadeur américain en Tunisie traduit une éventuelle régression de la place de la Tunisie chez les Américains. D’ailleurs, Youssef Cherif n’exclut pas la possibilité que la Tunisie ne bénéficie plus du même appui diplomatique et politique américain dont elle a bénéficié pendant les dix dernières années. Sa crainte est que cette situation impacte négativement les relations de la Tunisie avec des bailleurs de fonds comme le FMI.