Toutes les parties prenantes doivent s’engager à l’application des résultats de l’étude de positionnement stratégique du secteur des produits cosmétiques, d’hygiène corporelle et de parfumerie en Tunisie. C’est ce que revendique Hatem Meziou, le président de la Chambre syndicale professionnelle de la parfumerie et de cosmétique (Utica). Et ce, dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com.
En marge de la cérémonie de présentation des résultats de cette étude, Hatem Meziou revient sur les enjeux et des défis du secteur. Il estime ainsi que le ministère des Finances doit appliquer les recommandations. Et notamment au niveau du volet des droits de consommation et taxe. Surtout que le secteur est hyper taxé. Ce qui entraînera les prix du produit du secteur formel vers une forte hausse.
« Quand on alourdit la taxe, on rend le secteur formel inaccessible. La nature a horreur du vide, les barons de la contrebande trouveront donc un secteur juteux. Cette situation engendrera un glissement du formel vers l’informel ». D’ailleurs, il constate qu’à cause de l’instauration de droits de consommation prohibitifs, l’importation de ces produits enregistre une baisse remarquable.
Défiscaliser le secteur
A cet égard, notre interlocuteur s’interroge. En effet, il affirme qu’il n’est pas normal que le professionnel tunisien paye les droits de douane de la matière première des produits cosmétiques et parfums. Laquelle est importée des pays asiatique. Alors que le concurrent européen ne paye pas de droits de douane, lors de l’achat de ces mêmes matières premières. Ensuite, le concurrent européen commercialise son produit sur le marché tunisien sans droits de douane. Et ce, vu l’existence d’un accord de libre échange avec la Tunisie. « Nous sommes de ce fait en train de subventionner l’économie européenne ! », dit-t-il. Ainsi, ces produits font de la concurrence aux produits tunisiens, avec de meilleures armes, regrette-t-il. Pour cette raison, notre interlocuteur recommande de défiscaliser l’industrie.
En outre, « nous voulons être compétitif dans notre pays. Nous voulons au moins avoir les même armes que les pays qui nous vendent leurs produits », revendique-t-il.
Hatem Miziou affirme que le secteur des produits cosmétiques, d’hygiène corporelle et de parfumerie en Tunisie dispose d’une très grande valeur ajoutée. Et il peut créer des emplois à la fois industriels et qualifiés comme le marketing. De même qu’il peut aider le pays à sortir de la spirale low cost, bas prix, bas coût que le pays subit depuis les année 70. Dans le même sillage, il affirme que la Tunisie a toujours été un pays pionner depuis l’époque du Xème siècle (époque d’Ibn Jazzar), en matière de fabrication de parfum. Le parfum du cinquième calife abbasside Hâroun ar-Rachîd se fabriquait à Kairouan. Puis, on le transférait à Baghdâd, argue-t-il.
Par ailleurs, il recommande de bâtir une bonne image du secteur pour sortir de l’image low cost. Le secteur a bel et bien un potentiel en matière d’exportation, lance-t-il. Cependant, « il faut créer des marques fortes et bien réfléchir à la valeur ajoutée de l’image et du marketing. On peut vendre le produit un peu plus cher s’il y a une histoire dernière racontée; ainsi qu’une image assez forte autour du produit ».
Êtes-vous optimiste quant à la concrétisation des recommandations de l’étude?
A cette question, Hatem Meziou répond: « Je n’en sais rien, je ne peux être ni optimiste ni pessimiste. Mais une étude doit être suivie d’effets. Surtout que cette étude a été réalisé par le Centre technique de la Chimie. Lequel est placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie. S’il met une somme d’argent aussi importante et qu’on ne fait rien, c’est que cela n’a pas de sens ».