Selon les résultats d’une étude publiée mardi par l’INS, seuls 9,8% des migrants tunisiens actuels déclarent avoir réalisé des projets d’investissement en Tunisie. En effet, cette proportion augmente avec l’âge, passant de 0,6% parmi les migrants âgés de 15 à 24 ans, à 18,9% pour les 60 ans et plus.
Les investissements réalisés par les migrants actuels tunisiens portent sur des domaines classiques, et souvent dans plusieurs à la fois. A savoir principalement: la construction (44,6% des répondants); l’immobilier (29,8%); l’agriculture (14,8%); ou le commerce au sens large pour plus de 17% d’entre eux.
Notons que lors de la réalisation de leurs investissements, les migrants tunisiens actuels ont rencontré plusieurs difficultés et obstacles.
Les plus contraignants qu’ils évoquent, par ordre décroissant d’importance sont: la complexité des procédures administratives; l’insuffisance des capitaux; la corruption et le clientélisme; et la faiblesse des aides financières et des incitations fiscales en Tunisie.
Notons que dans le cadre de l’enquête, est considéré comme migrant actuel (ou émigré) toute personne de nationalité tunisienne, âgée de 15 ans et plus, ayant résidé en Tunisie et qui réside actuellement dans un autre pays. Et ce, pour une durée d’au moins trois mois. En se basant sur cette définition, l’effectif des émigrés tunisiens serait autour de 566 000 individus.
Migrants de retour
Pour les migrants tunisiens de retour, près d’un migrant de retour sur cinq déclare avoir réalisé des investissements en Tunisie. Cette proportion est d’autant plus élevée que la durée de la migration est longue.
Notons que cette proportion est variable modérément avec le dernier pays de résidence du migrant de retour. Ainsi, les retours des pays du Maghreb auraient le niveau d’investissement le plus faible (15%). Et ce, comparé aux autres régions telles que le Moyen-Orient (22,7%) ou l’Amérique du Nord (27,3%).
A cet égard, l’investissement dans la construction a subi une augmentation notable. Et ce, depuis l’année 2000. Il est passé de 19,6% des investissements effectués avant 2000 à 37,9% après 2000.
Pour les migrants de retour ayant réalisé des projets, les difficultés majeures rencontrées en Tunisie portent sur: l’insuffisance du capital (58,2%); la complexité des procédures administratives (53,1%); la faible incitation fiscale (25,5%); la corruption (11,8%); et l’étroitesse du marché (11,8%).
Enfin, selon la définition d’un migrant actuel, l’effectif des migrants de retour encore vivants au moment de l’enquête est estimé à 211 000 individus.