Anis Wahabi, Expert-Comptable a participé à une conférence organisée par l’ATUGE sur le thème « Marché financier: la transparence est-elle toujours au rendez-vous ? ».
Anis Wahabi a fait savoir que parmi les 84% des sociétés qui se conforment à l’obligation de publier leurs états financiers, seules les 74% se conforment au nombre requis d’informations à publier (placements financiers, charges reportées, revenus…). Et d’ajouter qu’aucune entreprise n’affiche le solde intermédiaire de gestion.
« Les sanctions devraient être adressées aux administrateurs des sociétés. Ce sont eux qui sont responsables de la présentation des états financiers, et non les petits porteurs! Dans les faits, tout ce qui est pénal est subi par le représentant légal de l’entreprise », a-t-il souligné.
Anis Wahabi a, en outre, rappelé que dans le monde, on applique les normes IFRS. On publie aussi le rapport intégré qui contient une multitude d’informations extra-financières telles que la gestion du risque, la stratégie et la gouvernance. En effet, ce sont des centaines de pages condensées. Elles contiennent des informations très pertinentes. Elles valorisent l’entreprise.
« Les normes IFRS, une fois appliquées vont changer la donne en matière d’informations publiées, particulièrement pour les petits porteurs. Notons qu’à ce jour, 126 pays appliquent les IFRS.
Absence d’un arrêté ministériel relatif à l’application des normes IFRS
Anis Wahabi a rappelé que le passage aux normes IFRS a été décidé en 2018 pour l’exercice 2021 par le Conseil national de la comparabilité, suivi d’un communiqué du CMF et d’une circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Toutefois, à ce jour, aucun arrêté ministériel n’a été publié. La loi portant sur le système comptable des entreprises n’a pas été modifiée.
« En conséquence, les normes IFRS ne sont pas prêtes d’être appliquées. Vraisemblablement l’échéance va encore être retardée », estime l’expert-comptable.
En effet, parmi les recommandations formulées à l’issue de cette conférence-débat figure la nécessité de publier l’arrêté ministériel régissant le marché alternatif. Objectif: clarifier les conditions d’accès des PME et les inciter à ouvrir leur capital et à lever des financement via la Bourse.
Notons que les participants ont aussi recommandé de publier l’arrêté ministériel relatif à l’application des normes IFRS. L’objectif étant de réduire l’asymétrie de l’information. Il s’agit aussi d’apporter une lecteur universelle des états financiers.