Evaluer le paysage politique, faire face aux difficultés socio-économiques… Ce sont autant de questions que la plupart des politiciens se posent. Faouzi Charfi, le secrétaire général du parti Al Massar, apporte son éclairage.
Pour revenir au discours de Kaïs Saïed, du lundi soir, Faouzi Charfi souligne que l’objectif est d’avoir des échéances claires au niveau du temps. Ainsi que des précisions sur la fin de la période d’exception. Il estime que le président de la République a donné des échéances pour les futures élections. Ce qu’il a annoncé était donc nécessaire, mais insuffisant.
Et de poursuivre: « C’était nécessaire, mais pas suffisant. Parce qu’il a donné une date pour les élections. Cela dit, on ne connait pas les modalités. Or, ne pas faire participer les partis politiques, les organisations nationales, correspond à mon avis à un système basé sur le populisme pur et dur. De plus le Chef de l’Etat n’a pas donné d’intérêt aux problèmes économiques et financiers. »
En outre, il considère que la cause des problèmes tunisiens est l’absence d’une vision, d’un programme pour des solutions pratiques. Et ce, face à une dégradation économique qui s’est aggravée depuis une dizaine d’années. Il précise dans ce contexte: « Il faut une stabilité politique. Mais il est également nécessaire d’offrir une stabilité sociale et économique via des solutions ».
Avant d’ajouter: « Le discours de lundi était destiné aux bailleurs de fonds, aux investisseurs étrangers qui réclamaient une clarification de la visibilité vis à vis des dates et du process. La question qu’on doit se poser est de savoir si cela est suffisant pour satisfaire les investisseurs étrangers. Ainsi que pour permettre au FMI de débloquer la situation financière tunisienne. Et en tant que forces politiques, nous devons nous opposer à cette dérive autoritaire. Et ce, en œuvrant à des débats politiques, ou des manifestations pacifiques. De ce fait, il faut transposer le débat sur la place publique. Et c’est aux citoyens de se rendre compte que toute dérive autoritaire risque de conduire à un régime fasciste. »
Et de conclure: « Toute démarche individuelle autoritaire personnelle comporte des risques majeurs. Je pense que les insuffisances au niveau de la Constitution sont essentiellement la redéfinition du pouvoir exécutif. »