Le Président de la Chambre tuniso-italienne de commerce et d’industrie Mourad Fradi indique « qu’à chaque fois on fait sortir des lois du tiroir pour les dépoussiérer qui font reculer l’investissement d’une manière générale ».
Intervenant dans le cadre d’une table ronde organisée par L’Économiste Maghrébin portant sur la reprise des investissements extérieurs et la relance de l’économie, Mourad Fradi affirme que dans la conjoncture actuelle, l’investisseur cherche la stabilité politique et réglementaire.
L’intervenant rappelle que la Tunisie est située au cœur de la Méditerranée. Cependant, « nous ne sommes pas en train d’exploiter cette situation géographique ». Il ne manque pas de relever une situation paradoxale. En effet, « une grande partie du pays est côtière. Mais nous n’avons entendu parler de l’économie bleue que depuis deux ou trois ans », s’exclame-t-il.
Puis, il est revenu sur la situation des ports et l’infrastructure qui se se dégradent, note-t-il. Ainsi, il pointe du doigt la pénurie de main-d’œuvre qualifiée pour certains secteurs et les grèves. Par ailleurs, il critique l’abolition des avantages fiscaux, sous prétexte qu’il s’agit du dictat du FMI. « Pourtant d’autres pays comme le Maroc ont toujours des avantages fiscaux, mais ils ne sont pas blacklistés ». En outre, « plusieurs pays européens ont des fiscalités plus attractives et personne le leur dit quoi que ce soit. Nous, nous ne savons pas négocier », regrette-t-il.
Il estime donc que cette situation est le fruit d’un problème de mauvaise gouvernance; et ce, depuis le 14 janvier 2011. A l’exception de quelques gouvernements qui ont fait de petite réalisation. « Mais personne n’avait de stratégie claire sur l’investissement », insiste-t-il.
« Nous n’avons plus d’argument pour convaincre les entreprises étrangères de venir investir en Tunisie »
Suite à la proclamation des mesures exceptionnelles le 25 juillet, il fallait donner un message fort aux hommes d’affaires, poursuit-il. Cependant, « certains crient haut et fort que le pays n’est pas attractif ».
A cet égard, il affirme que le président de la République doit fédérer tout le monde. Surtout que l’économie et la politique sont intimement liées. « Je pense qu’un discours fédérateur pourrait booster et faire revenir les gens au travail », conclut-il.