Onze ans après la révolution, les revendications sociales sont restées les mêmes. Liberté, chômage et dignité, tels étaient les slogans qui demeurent d’actualité.
Onze ans, en ce 17 décembre qui est désormais devenu la fête de la révolution au lieu du 14 janvier, les Tunisiens voient-ils le bout du tunnel de ce processus de transition démocratique? Probablement pas… Aujourd’hui la grogne sociale enfièvre le processus démocratique.
Si on dresse un état des lieux, on observe que tout au long de ces années, on assiste à une régression morale, sociale, économique.
Par ailleurs, sur la question économique, l’économie tunisienne a montré ses limites. De plus, elle a montré une capacité de résilience aux différentes crises économiques qu’a connues le monde ces dernières années.
De ce fait, la Tunisie doit faire face à plusieurs défis. Cependant, pour réussir le processus de transition démocratique, il faut de l’espoir. C’est du moins ce qu’espèrent les Tunisiens. Autrement dit, ils veulent des solutions à leurs problèmes quotidiens. Et ce, en œuvrant à une justice et égalité sociale. D’autant plus, qu’il est nécessaire de garantir la stabilité sociale, économique et politique. Car il s’agit d’un élément clé de la réussite de la transition démocratique.
Leyla Hamrouni ancienne députée, est revenue sur la révolution française, en déclarant: “Napoléon créa en conséquence le Franc. Quant à des élections libres et démocratiques et un régime stable, il ne se créa réellement qu’en 1871 et qu’on appelle curieusement la 3 ème République c’est à dire 92 ans après le 14 juillet 1789.
Avant d’ajouter: “C’est pour dire que les révolutions mettent longtemps à livrer leurs promesses. Mais les temps ont changé et le cours de l’histoire s’accélère et la mémoire historique de toutes les expériences révolutionnaires dans le monde auraient pu permettre de raccourcir le chemin. »
Et de poursuivre: « Revenons à nos moutons, il y a 11 ans exactement, se déclenchait la révolution tunisienne à Sidi Bouzid. Elle n’était que partielle et régionale ainsi que l’immense manifestation à Sfax organisée par l’UGTT a sonné le glas du régime de Ben Ali. Le 14 janvier était la conjonction de toutes les catégories sociales jeunes et moins jeunes et de toutes les régions.
« Kaïs Saïed a choisi le 17 décembre pour réécrire l’histoire à sa façon »
Et de continuer: » Aujourd’hui, le président de la République Kaïs Saïed a choisi le 17 décembre pour réécrire l’histoire à sa façon, mais il a choisi de diviser au lieu d’unir un peuple autour d’un symbole. Car il faut rappeler que les symboles nationaux ont une fonction consensuelle. «
Avant d’ajouter: « Je pense que le 17 était un suicide tragique. Alors que le 14 janvier c’est le slogan de Dégage qui a retenti dans le monde entier. »
De son côté, N.Z a fait savoir qu’il n’a nullement l’intention de fêter le 17 décembre en déclarant: “ Je ne fête pas un suicide. Je veux vivre et je veux que mes concitoyens vivent dans l’espoir d’un jour meilleur et non croire en un idole qui n’est qu’un désespéré qui s’est donné la mort. Le départ de Ben Ali était une libération pour un jour meilleur ».
Il en va de même pour lui pour le 25 juillet 2021, qui selon lui peut être fêté parce qu’il est censé nous avoir libéré de la joute des islamistes.
Et de conclure: « Je n’accepterai de le fêter en tant que tel que si l’opération est achevée mais le 25 juillet 1957 restera pour toujours la fête de la République de la Tunisie et rien ne pourra nous la faire oublier ni oublier celles et ceux qui étaient derrière cet événement. »
Aujourd’hui le 17 décembre 2021, l’avenue Habib Bourguiba lieu emblématique de la révolution se trouve divisé en deux camps. A savoir le camp pro Kaïs Saïed et le camp anti Kaïs Saïed.