La 7ème édition des Journées Musicales de Carthage (JMC) a eu lieu hier auThéâtre des régions à la Cité de la Culture à Tunis. Cette édition se tient cette année sans la compétition et sans les cérémonies d’ouverture et de clôture.
L’horaire du spectacle des Journées musicales de Carthage coïncidait avec la finale de la Coupe arabe de la FIFA 2021, entre la Tunisie à l’Algérie, vainqueur de cette édition organisée au Qatar. Programmé pour 18 heures, le spectacle a commencé avec une heure de retard de l’horaire prévu.
Le spectacle d’ouverture a été assuré par ’’Africa Precussions », Jihed Khmiri et Paco et Mohamed Jouini et le groupe ‘AYTMA’, accompagné par l’artiste visuel Laurenez Theinert. Les JMC proposent cette année une approche innovante des arts de la performance qui allie la musique aux arts visuels.
Un cadre musical et des décors à l’entrée
En somme, le cadre musical et les décors à l’entrée du théâtre étaient en harmonie avec la vocation de ce festival visant la promotion d’artistes en herbe, arabes et africains. Et ce en vue de leur offrir une meilleure visibilité sur la scène musicale.
Les professionnels de la musique dans le Monde arabe et en Afrique sont à nouveau réunis dans une édition, en mode hybride, présentiel et à distance. Le festival est de retour après son report l’année dernière à cause de la crise sanitaire du Covid-19.
Les JMC 2021 sont organisées dans un contexte toujours difficile et en une période relativement courte, du 18 au 23 décembre, par rapport aux précédentes éditions du festival.
Dans une allocution par visioconférence, enregistrée, la ministre des Affaires Culturelles Hayet, Ketat Guermazi, actuellement en déplacement à l’étranger, a réaffirmé l’engagement du ministère à soutenir ce genre de manifestations artistiques. Elle a insisté sur ce « besoin humain vital pour les arts et la musique, notamment dans les périodes difficiles durant lesquelles l’importance de la musique est double ».
La ministre a encore rappelé que « l’humanité a plus que jamais besoin d’espoir, de positivité et d’esthétique que seule la musique est habilitée à nous le procurer… ».
Evoquant l’état des lieux dans le secteur de la musique, Sami Ben Sayed, directeur artistique des JMC 2021, a parlé d’ «un secteur sinistré qui doit vivre ». Cependant, sa relance en vue d’assurer une vie digne pour les professionnels s’accompagne par un tas de contraintes, a-t-il souligné, dans son intervention prononcée avant le spectacle.
Contribuer à sauver ce secteur largement affecté par la crise sanitaire, s’avère une tâche qui n’est pas du tout évidente, a encore dit Sami Sayed. A ce sujet, il estime qu’offrir une vie digne pour le musicien est étroitement lié à la phase « de la production, du financement, de la planification et la pratique artistique ».
Et d’ajouter, pour atteindre ses objectifs, l’artiste a besoin d’un cadre propice à la créativité dont l’infrastructure et l’accès facile aux organismes spécialisés, tout en tirant profit de l’expérience d’autrui.
Sami Sayed a présenté sa vision pour les JMC, disant vouloir « édifier pour une logique sur le long terme qui met l’artiste et sa créativité au cœur des actions futures et qui prendra en compte tous les intervenants dans le secteur ».
Les JMC 2021 odoptent la même orientation mise en place durant les précédentes directions, a fait savoir Sayed qui cite les contributions de deux de ses prédécesseurs, Hamdi Makhlouf et Imed Alibi.
Le festival des JMC
Il est à rappeler que le festival des JMC a toujours été dirigé par des musiciens ; Kamel Ferjani (2010), Hamdi Makhlouf (2015, 2016 et 2017), Achref Chargui (2018) et Imed Alibi (2019).
En outre, cet évènement créé en 2009 est financé via le ministère des Affaires culturelles. Et ce avec l’organisation annuelle de l’Etablissement National pour la Promotion des Festivals et des Manifestations Culturelles et Artistiques (ENPFMCA).
Par ailleurs, pour cette 7ème édition hybride, la compétition cède la place au concept du réseautage entre artistes émergents et professionnels de l’industrie du secteur de la musique. De ce fait, les artistes, professionnels et représentants des médias, issus d’une cinquantaine de pays, sont réunis aux JMC 2021. Et ce pour plus de connectivité.
Ce rendez-vous qu’abrite la Cité de la Culture et divers espaces de la Capitale, propose 40 concerts d’artistes issus de 16 pays dont 11 spectacles seront diffusés en ligne.
18 artistes représentent la Tunisie. Alors que l’Algérie, le Cameroun, l’Egypte, le Madagascar, le Maroc, le Sénégal et la Palestine participent avec 2 formations musicales chacun. Pour le Cap Vert, la Jordanie, la Mauritanie, le Mali, la Syrie et le Togo, une seule participation est programmée par pays.
Le volet digital du festival prévoit également des forums sur des plateformes de diffusion en live streaming, des speeds meetings, des masters classes et des stands virtuels pour les projets innovants.
Avec TAP