Selon le dernier baromètre réalisé par l’institut de sondage Emrhod Consulting, Kaïs Saïed se retrouverait sans concurrents si l’élection présidentielle devait avoir lieu demain. Alors que Abir Moussi survolerait les intentions de vote pour les législatives. Et ce, en obtenant plus du double des voix du parti islamique Ennahdha. Décryptage.
Seuls 67% des Tunisiens se déclarent satisfaits du rendement du président de la République, Kaïs Saïed, contre 82% au mois d’août 2021. C’est ce qui ressort du sondage d’Emrhod Consulting pour le mois de décembre 2021, le dernier de cette année en cours.
A savoir que le taux de satisfaction du rendement du chef de l’Etat se rétrécit légèrement. En effet, lors du dernier sondage d’Emrhod Consulting publié en septembre 2021, 79% des Tunisiens étaient satisfaits du rendement du président de la République. Loin du pic de 82% réalisé en octobre dernier.
Au dessus du lot
Mais la chute de la popularité du président de la République n’a en effet aucun impact sur les intentions de vote. Ainsi, même s’il a perdu a perdu trois points dans les intentions de vote par rapport au mois précédent, Kaïs Saïed atteindrait allégrement 76% des intentions de vote dès le premier tour si l’élection présidentielle devait avoir lieu demain. A des années lumières de sa première concurrente, la présidente du PDL Abir Moussi. Laquelle se classe en deuxième position avec 6% des voix. Elle est talonnée par Safi Saïd avec 5% des intentions de vote, Moncef Marzouki avec 3% et Fadhel Abdelkefi avec 2%.
Mohammed Abbou, Rached Ghannouchi et Abdelfattah Mourou se contentent d’un squelettique 1%. Sachant que 25% des sondés n’ont pas exprimé leurs intentions de vote.
Sondage : Abir casse la baraque
En ce qui concerne les intentions de vote pour les élections législatives si elles devaient avoir lieu demain, la présidente du Parti destourien Abir Moussi casserait la baraque avec 33% des intentions de vote. Et elle se permet le luxe de glaner trois précieux points, puisqu’elle était à 29% le mois précédent. Son concurrent direct serait le « virtuel » parti attribué à Kaïs Saïed avec 21% ; en recul de cinq points par rapport au mois d’octobre (26%).
Puis, le parti islamiste Ennahdha se place en troisième position avec 16%, un léger frémissement de 1 point par rapport au mois précédent. Il est suivi par: le mouvement Echaâb avec 6%, contre 5% le mois précédent; une liste indépendante avec 5%; et le Courant démocrate 4%. Figurent en queue de peloton avec 2% la Coalition d’al Karama, Afak Tounes et Qalb Tounes.
A noter à ce propos que 65% des personnes interrogées n’ont pas déclaré leur intention de vote.
Il convient de rappeler dans ce contexte que le PDL avait vivement critiqué, jeudi 2 décembre 2021, les deux instituts de sondage Sigma Conseil et Emrhod Consulting. Les accusant en effet de « tromperie ». Et ce, en réaction aux récents sondages sur les intentions de vote en cas d’éventuelles législatives anticipées.
A cet égard, contestant l’utilisation de l’expression « parti de Kaïs Saïed » par les instituts de sondage, Abir Moussi soulignait que le président de la République n’a pas de parti légalement constitué. Ce qui représente, selon elle, « une flagrante tromperie de l’opinion publique ».
De même, le Parti destourien reproche aux instituts de sondage « d’être à la solde de certaines parties ». Et que leurs sondages « ne font que servir des intérêts particuliers ».
L’image brouillée de Najla Bouden
Enfin, selon le même sondage, le taux de satisfaction du rendement de la cheffe du gouvernement Najla Bouden reste stable à 26%, par rapport au mois précédent. 8% se sont dits « très satisfaits » et 18% « moyennement satisfaits ». Contre 4% qui se disent « moyennement insatisfaits » et 11% « totalement insatisfaits ».
Mais le plus curieux, c’est que 58% de sondés n’ont aucun avis sur ce sujet. Un chiffre alarmant qui souligne la défaillance de communication de la cheffe du gouvernement. Laquelle parle peu, s’expose peu, n’aime pas être sous le feu des projecteurs. Une femme de l’ombre.