Le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) réuni jeudi, a insisté sur la nécessité de poursuivre la coordination entre les politiques financières et monétaires. Et ce, afin d’éviter le financement monétaire du budget, eu égard à ses répercussions sur l’inflation.
Selon un communiqué publié par la BCT, le Conseil a souligné l’importance de poursuivre la coordination avec le Gouvernement, pour parvenir à un accord avec le Fonds Monétaire International concernant un nouveau programme. Ce qui transmettra des signaux positifs aux investisseurs et donnera une impulsion pour améliorer la notation souveraine de notre pays.
Il a également, appelé à accélérer la mise en place d’un plan clair de réformes économiques, à même de restaurer la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs à l’égard de l’économie tunisienne. Mettant à contribution tous les partenaires nationaux concernés de manière à garantir l’engagement envers le processus des réformes structurelles et rétablir les équilibres macroéconomiques et financiers. Notamment les finances publiques qui subissent de fortes pressions.
L’institut d’émission a, par ailleurs, réaffirmé son intention de suivre de près toutes les évolutions économiques, monétaires et financières. Il ne manquerait pas d’user des mécanismes mis à sa disposition pour soutenir le rétablissement de l’activité économique, tout en contenant les pressions inflationnistes.
Principaux indicateurs
Le Conseil a passé en revue les développements récents sur les plans économique, monétaire et financier. Notamment les dernières données relatives à la croissance économique au cours du troisième trimestre de l’année 2021, laquelle a affiché une légère amélioration de l’ordre de 0,3% en glissement annuel et aux prix constants. Contre une contraction de 7,1% au cours de la même période de l’année écoulée.
En revanche, il a particulièrement constaté la poursuite de la hausse de l’indice des prix à la consommation, en glissement annuel, pour atteindre 6,4% en novembre 2021, contre 6,3% le mois précédent et 4,9% au cours du même mois de l’année écoulée. Ceci est attribuable à l’accélération des prix des produits manufacturiers et des services (7,6% et 4,9% respectivement contre 7,5% et 4,6%), en dépit du ralentissement relatif de l’inflation des produits alimentaires (6,9% contre 7,0% en octobre dernier).
Egalement, les principaux indicateurs de l’inflation sous-jacente, notamment l’inflation « hors produits encadrés et frais » et celle « hors produits alimentaires et énergie », ont enregistré un accroissement de leur rythme de progression pour atteindre respectivement 6% et 6,5% en novembre 2021; contre 5,7% et 6,3%, un mois auparavant.
Limiter les risques
Dans ce contexte, le Conseil a donc considéré que la situation requiert la poursuite du suivi étroit des sources de l’inflation et davantage de coordination entre les politiques économiques. Outre l’activation des mécanismes appropriés pour en limiter les risques.
S’agissant du secteur extérieur, le Conseil a noté la régression du déficit courant au cours des onze premiers mois de 2021 pour revenir à 5,4% du PIB; contre 5,9% durant la même période de l’année précédente.
Ce résultat est imputable principalement, à la hausse notable des revenus de travail (+34,9%). Ainsi qu’à la reprise relative des recettes touristiques (+6,6%), qui ont été considérablement affectées par les répercussions de la crise de la COVID-19. En revanche, le déficit commercial (FOB-CAF) s’est élargi de 25,6% durant les onze premiers mois de l’année en cours, en rapport essentiellement avec la détérioration de la balance alimentaire, suite à la baisse des ventes de l’huile d’olive et à la hausse des importations liées à la reprise relative de l’activité économique, ainsi qu’à l’envolée continue des prix mondiaux de l’énergie.
Par ailleurs, le conseil a fait état de la stabilité relative du niveau des avoirs nets en devises qui ont atteint 23.3 milliards de dinars ou 136 jours d’importation au 29 décembre 2021. Et ce, contre 23,1 milliards de dinars et 162 jours d’importation au terme de l’année 2020.
À la fin de ses travaux, le Conseil de la BCT a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la BCT.