Les représentants de l’Observatoire tunisien pour une justice équitable ont appelé le président de la République à promulguer un décret présidentiel pour dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et réformer le système judiciaire.
Un rassemblement est prévu, le 14 janvier, devant le siège du CSM, pouvant aboutir à un sit-in ouvert jusqu’à l’exécution de cette requête, ont-ils annoncé, samedi, lors d’un colloque organisé à la Fondation Temimi pour la recherche et l’information sur la « Réforme judiciaire post-révolution ».
La présidente de l’observatoire, Wafa Chedly, a déclaré que « la dissolution du CSM est désormais une demande collective. Et ce depuis que le mouvement Ennahdha a permis à ses disciples de contrôler le conseil qui détermine le processus professionnel des magistrats ».
L’ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, a oeuvré, après 2011, à assujettir la justice et prendre contrôle du secteur pour servir ses intérêts et ceux de son parti politique, a-t-elle dit.
Elle a qualifié le Conseil supérieur de la magistrature de « conseil des frères musulmans et des lobbies corrompus », estimant que la détermination d’Ennahdha à maintenir ce conseil a pour objectif de garantir la longévité de son parti et éviter à ses membres la reddition des comptes.
Selon la présidente de l’observatoire, les décisions du 25 juillet sont déterminantes. Et ce en raison de l’existence d’un grave danger et pas seulement d’une menace pour l’unité de l’Etat.
De son côté, Hend Belhadj Ali, membre de l’observatoire, a déclaré que « la justice s’est détachée de l’Etat » et s’apprête à déclarer « sa désobéissance », ce qui nécessite « une confrontation » avec ceux qu’elle a qualifiés de « rebelles de l’Etat ».
Une série de mouvements de protestation
Pour sa part, le président de la Fondation Temimi, Abdeljelil Temimi, a estimé qu’aucun avenir possible pour la Tunisie n’est envisageable sans une justice indépendante et efficace.
Il a appelé le président de la République à « modérer ses attaques contre les magistrats et présenter une vision d’avenir permettant de réformer ce secteur ».
Une série de mouvements de protestation ont démarré après le lancement de l’initiative « Tunisiens pour une justice équitable » devant le Tribunal de première instance de Tunis, le siège du CSM et la Cour des comptes.
Parmi les revendications: identifier les violations commises au sein du secteur de la justice, réaliser un audit de l’utilisation des fonds alloués à l’amélioration du système judiciaire, poursuivre en justice tous ceux qui ont couvert des crimes terroristes et financiers du domaine de la justice et rendre des jugements en se basant sur le rapport de la Cour des comptes.
Avec TAP