Faouzi Charfi, dirigeant du parti Al Massar a accordé une interview à L’Economiste Maghrébin ( version papier du 5 au 19 janvier 2022). Nous vous proposons des extraits de cette interview où Faouzi Charfi revient sur la situation politique en Tunisie, les préparatifs de son parti au prochaines élections législatives et sa volonté de s’opposer à toute dérive du pouvoir.
L’économiste Maghrébin :
Abordons la question des élections législatives et du règlement qui les régit, notamment en ce qui concerne les listes électorales. Pensez-vous qu’il doit y avoir des modifications de la loi à ce titre ?
Abordons la question des élections législatives et du règlement qui les régit, notamment en ce qui concerne les listes électorales. Pensez-vous qu’il doit y avoir des modifications de la loi à ce titre ?
Faouzi Charfi :
Oui, je pense qu’il y a certaines choses à faire telles que la réduction des délais justement liés aux élections, comme lorsqu’on dépose un recours contre une liste électorale et qui est jugé dans un délai de 15 jours avant les élections, afin de savoir si la liste en question est acceptée ou non. Maintenant, il faut également sortir de cette situation, celle d’un président de la République obnubilé par un régime populiste, afin de pouvoir mieux gérer la crise à laquelle fait face le pays et ce, grâce à une discussion globale et inclusive comprenant notamment le Code électoral. Il est important qu’il y ait un nouvel environnement électoral avant la tenue des prochaines élections législatives.
Comment se prépare à présent Al Massar à ces prochaines élections ?
Al Massar s’y prépare en revenant à un projet social progressiste. C’est un parti qui doit améliorer son ancrage populaire. Il doit retrouver son ancrage électoral dans les classes moyennes et populaires. Le parti doit se préparer à ces élections, car il a un projet qui peut constituer une alternative dans un large cadre démocratique. En outre, il faut travailler en traçant sa voie propre, quitte à faire des alliances par la suite.
Du temps du gouvernement Chahed, des dirigeants du parti Al Massar ont quitté le navire, à l’instar de Samir Taieb. Y a-t-il une intention de reconstituer le parti tel qu’il était ?
Le parti Al Massar prône toujours une politique de main tendue envers toutes les personnes qui ont dû le quitter un jour. Nous n’avons pas dévié de notre façon de penser et nous avons chèrement payé cette position. Les anciens d’Al Massar avaient une voix qui portait bien pour défendre des droits et libertés et ils ont réussi à obtenir gain de cause. Al Massar est un parti progressiste qui a un projet précis, mais il lui manque cette unification autour d’un leadership et de cette force militante.
C’est vrai que nous avons payé chèrement notre volonté de fédérer autour d’une force de gouvernement. Malheureusement, nous avons été trahis par Béji Caïd Essebsi et sa volonté d’aller tout seul aux élections et par les égos de certains politiques. Nous tiendrons un congrès en 2022 et nous passerons le flambeau à un nouveau flux de jeunesse.
Par ailleurs, nous, en tant que Al Massar, nous nous opposerons à toute dérive du pouvoir. Nous appelons à un front civil et politique de salut national et au rassemblement de toutes les forces progressistes pour les prochaines élections, pour une alternative qui fait rêver les Tunisiens. Nous devons donner envie aux Tunisiens de rester chez eux, en leur redonnant de l’espoir. Car il y a matière à redonner de la valeur à l’ascenseur social et à recréer la confiance pour un bon vivre en Tunisie