Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, le directeur général de l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI), Mohamed Koubâa, revient sur les objectifs et priorités de la banque. Et ce, après son acquisition par Carte Assurance.
Mohamed Koubâa affirme que le premier message de cette nouvelle acquisition est l’affirmation de l’UBCI comme acteur majeur dans l’économie tunisienne. Il affirme que le Groupe BNP a apporté beaucoup à la banque. « Mais il a laissé cette banque plus ou moins à la marge de l’économie tunisienne ». Il a certainement joué un rôle, mais « quand on voit les parts de l’UBCI, à peu près entre 3,5 et 4% du marché tunisien, cela dénote une contraction du rôle de l’UBCI sur les dernières années ».
Le DG affirme que « notre rôle est de reprendre une part importante et mieux servir l’économie tunisienne. Ce que j’appelle la tunisification de la banque. C’est-à-dire être plus proche, plus à l’écoute et plus engagé dans l’économie tunisienne ». Le DG indique que « ceci n’est pas un reproche que je fais à l’ancien groupe. Ce groupe a une stratégie, une approche. Aujourd’hui, on peut se permettre justement de mieux positionner l’UBCI par rapport à l’économie tunisienne. C’est ce que nous comptons faire ».
Répondant à notre question sur les objectifs et les priorités en 2022, Mohamed Koubâa affirme que pour mieux servir cette économie, il va falloir se donner les outils et les moyens qui nous permettent de bien réussir. Mohamed Koubâa affirme que l’UBCI ne veut pas seulement servir l’économie tunisienne; mais elle veut la servir avec un nouveau modèle. Cependant, « sans système d’information, tout ce projet ne peut pas donner le meilleur de lui-même ».
Ainsi, notre interlocuteur affirme qu’il faut, tout d’abord, changer le système d’information qui est un héritage de l’ancien groupe BNP. Puis donner un nouveau souffle à la machine productive pour mieux servir l’économie tunisienne. « Notre objectif, tout d’abord, c’est la mise en place de notre système d’information et l’amélioration de notre part de marché qui va s’accélérer dans les prochaines années », dit-il avec détermination.
Mohamed Koubâa a également lancé un message aux entrepreneurs et meneurs de projets. « S’il y a quelque chose qui a manqué à l’économie tunisienne, c’est l’investissement. C’est le désinvestissement qu’on voit depuis 15 ou 20 ans dans le pays. Donc, je pense que cette acquisition est très positive, une acquisition inédite dans l’histoire du secteur bancaire tunisien. Puisque c’est un tunisien qui reprend un investisseur étranger. Donc, cela dénote bien la volonté de l’investisseur et sa conviction qu’aujourd’hui on peut investir et on peut aller vers l’avant. Surtout briser ce mur d’hésitation et de peur qui, parfois, paralyse certains investisseurs. Si on a un projet, si on croit à ce qu’on peut faire, c’est le moment d’investir. Car c’est dans ces moments de crise que l’investissement s’avère assez rentable pour les années à venir ».