Et si le Qatar, pays organisateur de la dernière Coupe arabe de la FIFA, avait bien raison de faire siffler les matchs par des arbitres chevronnés, mais non arabes? Ce qui permettait le déroulement impeccable de la compétition, sans qu’aucune décision arbitrale n’ait été contestée. Fallait-il que la CAF suive cet exemple? Certes méprisant pour l’ensemble des arbitres arabes, voire à la limite du racisme. Et ce, pour éviter ce qui s’est passé hier au stade de Limbé, dans le match de la Tunisie?
Disons le tout de go. L’homme du match, qui opposait hier mercredi 12 janvier 2022 la Tunisie au Mali, fut sans conteste l’arbitre zambien Janny Sikazwe, 42 ans. Le malheur c’est qu’il ne dispute pas sa première CAN. Puisqu’il a déjà dirigé pas moins de cinq compétitions continentales.
Sachant également que ce n’est pas la première fois que cet officiel se retrouve au centre d’un scandale retentissant. Déjà en novembre 2018, il avait été suspendu par la CAF. Et ce, après avoir dirigé une demi-finale retour de la Ligue des Champions africaine. En effet, la commission de discipline de la CAF avait pris cette décision à cause de suspicions de corruption. Au vu de quelques décisions douteuses prises par l’arbitre durant la rencontre.
Surréaliste
Mais que c’est-il passé au stade de Limbé pour que les images chaotiques de la fin de la rencontre entre la sélection nationale et son homologue malienne fassent le tour du monde?
Mené au score par le Mali 1 but à zéro, le match se déroulait normalement; et ce, en attendant le sifflet final de l’arbitre. Soudain, Janny Sikazwe siffla à deux reprises la fin du match, avant même la fin du temps réglementaire de 90 minutes. D’abord à la 85ème; puis à la 89.43ème, entérinant de facto la victoire du Mali face à la Tunisie. Et ce, sous les cris et les protestations des Tunisiens; bien qu’il ait regardé sa montre.
Deuxième bourde monumentale. L’arbitre zambien, impeccable tout au long de la rencontre, il faut bien le reconnaitre, n’a pas pris la peine de prendre en compte le temps additionnel. Et ce, en dépit de neuf changements opérés durant la seconde période, deux penalties, un carton rouge et de nombreux arrêts de jeu pour consulter la VAR. Soit pas moins de neuf minutes de temps additionnel parti en fumée. Les assistants et le quatrième arbitre ont-ils fermé délibérément les yeux face à cette injustice subie par les Tunisiens?
Scènes de chaos
Rappelons que s’en suivi un temps interminable de flottement et de confusion la plus totale, après la fin sifflée par l’arbitre. Avec le retour des joueurs aux vestiaires. Puis, on désignait le quatrième arbitre pour reprendre le match. Sauf que les joueurs des deux équipes refusaient de revenir sur la pelouse, étant donné qu’ils étaient déjà sous la douche. Ensuite, une vingtaine de minutes plus tard, les arbitres et les Aigles de Bamako sont revenus sur la pelouse. Et ce, afin de jouer les trois dernières minutes de jeu prévues. Mais en l’absence des Tunisiens, le nouvel arbitre a donc acté l’absence de l’équipe tunisienne. Scellant ainsi la fin du match en faveur des Maliens.
Les Tunisiens à côté de la plaque
La question est de savoir si les Aigles de Carthage pouvaient revenir au score; et ce, si les neuf précieuses minutes leur avaient été accordées? Bien entendu, tout peut arriver dans un match jusqu’à l’ultime coup de sifflet de l’arbitre.
Mais, il faut honnêtement reconnaitre que la Tunisie est totalement passée à côté de son match. Avec des joueurs écrasés par la chaleur et l’humidité, errant sur le terrain comme une âme en peine. De même qu’un coach qui suivait, hagard, la Bérézina de son équipe. Et, cerise sur le gâteau, ce pénalty raté par le capitaine Wahbi Khazri. Lequel insistait, malgré les instructions de son entraineur, pour tirer. Alors que le latéral gauche Ali Maaloul était plus qualifié pour accomplir ce geste qui aurait changé le cours de la rencontre.
Alors, Mondher Kbaier sera bien inspiré de revoir ses plans. Et surtout de se libérer du diktat de certaines soi-disant « stars » évoluant à l’étranger. Il en va de même pour les matchs couperets qui nous attendent, si on veut aller loin dans cette aventure africaine.