Plusieurs entreprises publiques exercent dans des secteurs stratégiques et concurrentiels, mais à cause de l’absence d’investissement et de toute vision relative à la recherche et à l’innovation, plusieurs d’entre elles ont vu leur part de marché baisser que ce soit au niveau du marché local ou à celui de l’exportation. C’est ce qu’on peut lire dans le rapport sur les entreprises publiques annexé à la loi de finances 2022.
D’ailleurs, pour illustrer ce constat, le rapport évoque le cas de quatre entreprises publiques. La Société tunisienne de sidérurgie (Elfouladh) a vu sa part dans le marché du fer de construction baisser de 40% à moins de 10% en 2020. Le rapport explique cette baisse par la vétusté des outils de production dans l’entreprise. Cependant, le taux d’exploitation ne dépasse pas 50%.
Elle ne suit pas les évolutions technologiques dans le domaine de la fabrication du fer de construction. Ce facteur a contribué à la réduction de la capacité concurrentielle de l’entreprise. Celle-ci dispose d’un matériel qui remonte à 1956, année du démarrage de la production au sein de l’entreprise.
La Société des Ciments de Bizerte et la Société des Ciments d’Oum El Kélil (CIOK) font face à des difficultés financières notamment depuis 2014. C’est l’année où l’Etat a libéralisé les prix. Il aussi a levé la subvention énergétique sur les deux entreprises. En 2010, ces deux entreprises publiques étaient bel et bien bénéficiaires.
A cause de l’ouverture du marché aux industriels locaux et pour ne pas avoir suivi les progrès dans le domaine, la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) a vu sa part de marché baisser. De ce fait, elle fait face à des problèmes structurels bien qu’elle soit cotée en Bourse. La Société nationale de cellulose et de papier alfa (SNCPA) fait face elle aussi à des difficultés. Et ce, depuis qu’elle a perdu un client potentiel, à savoir Philip Morris.