L’exploitation rationnelle et la préservation des ressources marines, du littoral et de la santé du domaine marin et côtier, l’adoption d’une économie sociale et solidaire, la sensibilisation des jeunes aux problèmes environnementaux et la construction d’un port en eaux profondes sont, selon une récente étude du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), les préalables nécessaires pour développer une économie bleue durable en Tunisie.
Ainsi, pour une exploitation rationnelle qui préserve les ressources marines, l’étude intitulée « La composante bleue du développement durable en Tunisie: état des lieux et perspectives » propose un contrôle plus soutenu de l’activité de la pêche par les autorités compétentes. L’objectif étant de s’assurer du respect de la réglementation relative aux zones de pêche autorisées, aux périodes du repos biologique des différentes espèces, à la taille minimale de capture et à l’utilisation du maillage autorisé, etc.
Le forum suggère également de:
– Multiplier les campagnes de prospection pour réviser les périodes de repos biologiques en fonction de l’état de l’exploitation des ressources;
– Définir une stratégie de pêche pour chaque région de pêche;
– Réduire l’effort de pêche exercé sur les ressources surexploitées.
Le FTDES appelle, par ailleurs, à encourager la pêche artisanale, moins destructive et moins consommatrice d’énergie, à engager des opérations de repeuplement des zones côtières, notamment les lagunes, à partir d’alevins de poissons marins produits dans les écloseries des institutions de recherche.
Il estime, en outre, nécessaire d’assurer un encadrement régulier des pêcheurs, de les inciter à s’organiser. Et ce, dans des structures aptes à défendre leurs intérêts. Et de créer un fonds pour les soutenir en cas de nécessité.
Préservation du littoral: un suivi régulier est nécessaire
Le forum considère que la gestion du littoral doit intégrer toutes les composantes des activités socio-économiques et que les milieux lagunaires, fragiles et soumis à des pressions anthropiques qui ne cessent de s’intensifier, doivent faire l’objet de suivi régulier pour déterminer l’état d’eutrophisation, en vue d’établir la stratégie d’aménagement adéquate.
Pour ce faire, les projets d’aménagement doivent protéger le domaine public. L’administration doit être très ferme. Et ce, en matière d’autorisations accordées aux projets industriels. Particulièrement sur les impacts directs et indirects des rejets dans le milieu environnant. Des contrôles réguliers et rigoureux des unités industrielles en activité doivent être effectués. Et ce, pour s’assurer du devenir des déchets et des substances polluantes rejetés.
Par ailleurs, les organismes marins d’élevage en intensif doivent être soumis au contrôle sanitaire. Et ce, durant toute la période d’élevage, avec des analyses bactériologiques de l’eau et du sédiment et un suivi régulier des introductions d’espèces exotiques et invasives.
Un suivi régulier devrait, en outre, être effectué. Et ce, afin de détecter tout type de pollution des eaux (hydrocarbures, métaux lourds…)
Pour atténuer les effets du changement climatique, le FTDES appelle à remplacer l’utilisation des énergies fossiles par des énergies renouvelables. Le FTDE demande aussi de favoriser le transport en commun pour atténuer les émissions de dioxyde de carbone.
Toujours dans un souci d’assurer un développement durable basé sur une économie bleue, l’étude du FTDES plaide pour l’implication des citoyens et de la société civile dans la préparation des projets de développement et d’aménagement du pays. Ainsi que dans le suivi de leur exécution et pour la sensibilisation des générations futures (écoliers, lycéens) aux problèmes environnementaux. Et ce, en mettant en place des programmes d’enseignement dédiés à cette fin et assurés par des spécialistes.
Le Forum souligne enfin l’importance, dans une optique de développement d’une économie bleue de construire un port en eaux profondes. Un tel projet autorise, selon le FTDES, l’accueil de plusieurs activités génératrices d’emplois. Parallèlement, d’autres activités, notamment de loisir, peuvent s’y développer et favoriseraient une vraie dynamique touristique et économique.
Avec TAP