La Tunisie est très exposée au changement climatique. Son climat futur sera plus chaud et plus sec. Et ce, avec des modifications des principales précipitations saisonnières. En effet, le niveau de la mer devrait s’élever. Une augmentation de la salinité et de l’acidification est prévue. Cette exposition crée un cocktail de risques pour le tourisme. Elle aggrave les risques existants dans ce secteur.
Telles sont les principales conclusions d’un récent rapport sur « Les impacts économiques du changement climatique en Tunisie: risques et opportunités ». Notons que ce rapport a été mené sous les auspices du programme North Africa Technical Assistance Facility (NATAF) par Vivi Economics.
Selon ce rapport, le tourisme en Tunisie est particulièrement exposé au changement climatique. Etant donné la prédominance des destinations en bord de mer.
En effet, la perte de plages a un impact direct sur la Tunisie en tant que destination touristique. Elle augmente également le risque d’inondation des zones côtières, d’intrusion d’eaux salines dans les eaux souterraines et de perte de biodiversité.
Les côtes les plus touchées en Tunisie sont le Golfe de Hammamet, l’île de Djerba et l’île de Kerkennah. L’élévation du niveau de la mer pourrait entraîner une perte de capital productif de l’ordre de 3,6 milliards de dinars.
Selon les auteurs du rapport, le changement climatique modifiera aussi les saisons touristiques. Il rendra les périodes de pointe en été moins attrayantes. Mais il augmentera le potentiel au printemps et en automne.
« Les risques indirects sont également importants pour le tourisme. En particulier, le stress hydrique est un problème majeur pour le tourisme, notamment lors des pics estivaux. Il pourrait constituer un risque plus important que l’augmentation des températures », souligne le rapport.
Changement des destinations touristiques!
Ainsi, les experts estiment que la saison balnéaire en Tunisie s’allongera d’un mois pour une augmentation de la température de 2°C d’ici 2050. Mais le confort thermique des touristes sera réduit. Et ce, en raison de l’augmentation du nombre de jours excessivement chauds, notamment dans le sud du pays. Cela pourrait conduire les touristes à choisir des destinations plus froides, ailleurs.
Selon le même rapport, les régions du sud connaîtront une diminution du confort thermique pour les touristes cherchant à visiter le Sahara et une augmentation des coups de chaleur et des malaises, notamment pour les personnes âgées. Un changement des destinations touristiques pourrait ainsi avoir lieu au niveau national et international.
Au niveau national, les régions montagneuses ou les régions des hautes steppes pourraient, selon les auteurs du rapport, attirer les touristes avec une offre de tourisme de fraîcheur et de découverte (randonnée, écotourisme). Les régions sahariennes seraient moins attractives, surtout en été. En outre, des pertes d’emplois indirects auront également lieu, notamment dans le secteur des services et de l’artisanat.