Selon le rapport de la BCT, face à une conjoncture marquée par le creusement du déficit budgétaire, les émissions sur le marché financier ont été concentrées sur les titres de l’Etat, accentuant, de ce fait, l’effet d’éviction du secteur privé. C’est ce qu’a indiqué le «Rapport annuel sur la supervision bancaire-Exercice 2020» publié, vendredi, par la Banque centrale de Tunisie.
En effet, les émissions de bons du Trésor se sont significativement accrues pour s’établir à 8 279 MD, contre 1 132 MD en 2019 avec une concentration sur les adjudications des bons du Trésor à court terme (BTCT) qui ont accaparé 71% desdites émissions en 2020, contre 39% en 2019.
Par ailleurs, les émissions des entreprises par appel public à l’épargne (APE) se sont inscrites en baisse, revenant à 620 MD en 2020, contre 683 MD en 2019. Ces émissions ont été concentrées sur les titres de créance qui ont nettement augmenté par rapport à l’année précédente en totalisant 414 MD, soit 67% du volume global des émissions, contre 221 MD et 32,4%, respectivement, en 2019.
Quant aux émissions par APE de titres de capital, elles ont totalisé 206 MD ayant concerné exclusivement l’opération d’augmentation du capital de la société « Carthage Cement », contre 462 MD en 2019.
Sur un autre plan, l’indice Tunindex a accusé une forte baisse durant le premier trimestre de 2020 où il a atteint son niveau le plus bas de l’année le 17 mars 2020. L’indice a, par la suite, suivi un trend haussier pour clôturer l’année à 6 884,93 points, ce qui lui a permis de limiter ses pertes à 3,3%.
Concernant les indices sectoriels, le bilan annuel pour 2020 a été plutôt mitigé. En effet, sur les 13 indices sectoriels, neuf ont réalisé une performance positive variant entre 2,1 et 38,8%. En particulier, l’indice des sociétés financières a baissé de 16,1% en 2020 à la suite de la régression de l’indice Tunbank de 18,5% alors que les indices du secteur des assurances et des services financiers ont augmenté de 9,1 et 6,8%, respectivement.
Les états financiers
En se basant sur les états financiers publiés par 64 sociétés cotées, il ressort que le résultat net total a accusé une régression de 31,2% au titre du premier semestre de 2020. Ceci est dû principalement à la crise Covid-19 qui a perturbé l’activité économique.
Parallèlement, le volume des transactions sur le marché secondaire n’a pas été très affecté par la crise sanitaire ; le volume des échanges sur la cote de la Bourse n’ayant baissé que légèrement en revenant de 1 590 MD en 2019 à 1 564 MD en 2020 avec une stabilisation du volume quotidien moyen des échanges au même niveau enregistré en 2019, soit 6,3 MD.
La capitalisation boursière
La capitalisation boursière s’est, pour sa part, repliée de 2,7% pour s’établir à 23.092 MD en 2020. Soit 19,7% du PIB contre 23.724 MD ou 19,3% du PIB en 2019. Les sociétés financières dominent encore la capitalisation du marché avec une part de 42,1%.
Par ailleurs, même si les transactions des étrangers ont dégagé un flux net vendeur sur la cote de la Bourse de 86 MD en 2020, leur part dans la capitalisation du marché s’est légèrement améliorée pour s’établir à 25,3% en 2020 contre 24,8% en 2019, témoignant de la vocation pour l’essentiel stratégique et stable de la participation étrangère ; seule une faible part de la capitalisation des étrangers est flottante et volatile.
Le rapport de la BCT souligne, en outre, que l’activité des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) a connu une nette reprise en 2020, avec un accroissement de leurs actifs nets de 1 008 MD ou 27,4% par rapport à l’année précédente, pour se situer à 4 683 MD à fin 2020 avec un rendement annuel de 4,5%. Cette évolution s’explique par l’effet conjugué de la mesure fiscale relative à la hausse du taux de retenue à la source sur les dépôts à terme et produits assimilés de 20 à 35% ayant engendré une migration de l’épargne vers les OPCVM.
Avec TAP