Mohamed Abbou, l’ancien ministre et politicien, est revenu sur la situation politique en général. Et ce, lors de son passage sur les ondes d’Express FM, ce vendredi 21 janvier.
Mohamed Abbou revient sur le bras de fer entre la présidence de la République et la magistrature. Tout en déclarant : « Kaïs Saïed est en train d’induire les Tunisiens en erreur. De plus, il a dévié du bon chemin. On croyait qu’il luttait efficacement contre la corruption en utilisant l’article 80 de la Constitution ».
La solution n’est pas de suspendre le CSM
Par ailleurs, il estime que ce n’est pas en suspendant le Conseil supérieur de la magistrature qu’on va résoudre les problèmes du système judiciaire. Car il considère que le Conseil ne résiste pas à la corruption dans le système judiciaire.
En outre, il a souligné que le Conseil supérieur de la magistrature joue son rôle disciplinaire, bien qu’à un moment il ait assuré la protection de certaines personnes corrompues. Or certaines personnes aujourd’hui sont protégées par le président de la République.
Il a indiqué que le problème des juges corrompus aurait pu être résolu si le Président de la République avait abordé tous les abus commis par certains magistrats, afin que ces abus passent à l’inspection puis au Conseil supérieur de la magistrature.
Il a affirmé que la lutte contre la corruption est un dossier très important au ministère de l’Intérieur. Et c’est le rôle du président de la République de transmettre tous les dossiers à la justice.
Il a déclaré que la bataille entre le président de la République et les juges était peut-être devenue personnelle. Tout en ajoutant que le président aurait pu suspendre les activités de certains juges au cas où ils perturberaient certains dossiers de corruption pour protéger certaines parties.
« Le président n’est pas conscient des risques actuels, et c’est un problème psychologique », ajoute-t-il.
Par ailleurs, pour revenir sur le point de presse du ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine concernant les arguments de la résidence surveillée de Noureddine Bhiri, Mohamed Abbou déplore la fragilité de ce dossier.
Et de préciser : c’est ce que vous avez trouvé contre le mouvement Ennahdha…
Il s’est dit choqué par ce qui a été dit lors du point de presse dans lequel le ministre de l’Intérieur a révélé des abus commis par des dirigeants du mouvement Ennahdha, en relation avec la falsification de certificats de nationalité et de passeports de personnes suspectes et en relation avec le terrorisme.
Abbou a ajouté : » Or il y a des dossiers plus gros que ceux-là ».