L’aggravation du déficit commercial avec la Chine et la Turquie contribue à l’hémorragie des réserves en devises et menace sérieusement, la production locale selon une revue de l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) publiée mardi.
L’OTE a rappelé que le déficit commercial de la Tunisie avec la Chine a atteint 6325,5 MD en 2021, contre 5740 MD en 2019. Celui avec la Turquie s’est établi à 2655,9 MD en 2021, contre 2412 MD en 2019.
Et de souligner que la dominance des pays de l’Union européenne sur les importations tunisiennes ne cesse de diminuer en faveur de la Chine. Ce pays occupe actuellement le 3e rang après l’Italie et la France et de la Turquie. Celle-ci occupe le 7e rang après l’Allemagne (5ème) et l’Algérie (6ème).
En effet, les rangs avancés occupés par la Chine et la Turquie en matière d’importations nationales constituent une menace pour certains secteurs. Ils perdent de plus en plus de terrain sur le marché local. Les secteurs du textile et du cuir ont accusé des pertes colossales. Et ce depuis la signature de l’accord de libre échange avec la Turquie. Cet accord a causé la fermeture d’environ 7000 usines de fabrication de chaussures ».
Protéger le tissu économique national
L’observatoire a cité les données de la Banque centrale de Tunisie. Il a également considéré que le déficit de la balance commerciale nourri en grande partie par le déficit abyssal enregistré avec ces deux pays, contribue fortement à la détérioration des réserves en devises qui couvrent actuellement 136 jours d’importation, en baisse de 6% par rapport à 2020 (162 jours d’importation à fin décembre 2020).
Il a aussi considéré que l’intention de réviser l’accord de libre-échange avec la Turquie annoncée par le département du commerce ainsi que l’article 57 de la loi de finances 2022 qui prévoit une révision des droits de douane perçus sur environ 3000 produits industriels et agricoles importés, constituent un premier pas vers la rationalisation de l’importation, la protection du produit local et l’atténuation de l’hémorragie des réserves en devises.
Toutefois, l’OTE s’est interrogé sur le degré d’engagement du ministère du Commerce et du développement des exportations à réviser les accords commerciaux qui désavantagent la Tunisie. Lequel constitue une condition sine qua non pour rationaliser l’utilisation des devises et protéger le tissu économique national.
Avec TAP