Tarek Fetiti, le deuxième vice-président du Parlement dont les travaux sont suspendus depuis le 25 juillet, a déclaré qu’il n’est pas concerné par la séance plénière qui se tient, ce jeudi, à distance. Tout en affirmant ne pas avoir été consulté, ni avoir reçu d’invitation à cet effet.
Tarek Fetiti a souligné qu »il n’a aucune objection à la célébration de l’anniversaire de la constitution de 2014, laquelle, a-t-il- dit, est imprégnée du sang des martyrs, des sacrifices, des sit-in, des débats houleux et d’une forte mobilisation de la société civile »
Le problème réside dans le mode de déroulement de la séance, a-t-il précisé.
Il a indiqué qu’une intervention lui a été réservée dans le cadre de l’ordre du jour de la séance parlementaire d’aujourd’hui sans le consulter sur l’organisation de la séance ou sur sa participation à celle-ci, estimant que » l’histoire se répète et que l’invitation à la séance d’aujourd’hui prouve qu’aucune leçon n’a été tirée des erreurs du passé, étant donné que de telles pratiques au sein des cercles étroits ne font qu’exacerber la situation. ».
Et Fetiti d’ajouter que « celui qui a organisé cette session virtuelle aurait dû œuvrer pour élargir la consultation, associer les présidents des groupes parlementaires et convoquer le bureau de l’Assemblée parlementaire avant de s’empresser à la tenue de cette séance. »
Il a rappelé que « le bloc technique auquel il appartient en tant que député indépendant avait émis des réserves et des conditions à la tenue de la séance plénière à distance proposée il y a environ deux mois, citant à ce propos le refus de voir Rached Ghannouchi présider la séance, dès lors qu’il fait partie du problème et qu’il est en conflit personnel avec le président de la République, outre l’obligation qu’il y a à ne pas inclure dans l’ordre du jour des questions pouvant aggraver la situation ».
Hier, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Rached Ghannouchi avait annoncé la célébration, ce jeudi, à distance (via la plateforme Zoom) du 8ème anniversaire de la promulgation de la constitution. Le mouvement Ennahdha a indiqué, pour sa part, que son groupe parlementaire prendra part à cet évènement.
Pour sa part, la cheffe du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a estimé sur sa page officielle que la session d’aujourd’hui convoquée par Ghannouchi est « légalement invalide », critiquant la passivité du « président de l’autorité de gestion des affaires à ne prendre aucune mesure pour faire obstacle à la manipulation de l’institution constitutionnelle et mettre un terme au banditisme de Ghannouchi et à ses agissements hors la loi envers les députés et les décisions et décrets qui gouvernent le pays ».
Le 22 septembre 2021, le président de la République, Kais Saied, avait annoncé une série de mesures exceptionnelles, dont notamment la suspension des activités de l’ARP, la poursuite de la levée de l’immunité parlementaire de tous ses membres, la suppression des avantages et des privilèges accordés au Président de l’ARP et à ses membres, et le maintien en vigueur du préambule de la constitution et des chapitres I et 2 ainsi que les dispositions constitutionnelles qui ne sont pas contraires aux mesures décrétées par le président.
Avec TAP