La Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information a recueilli, samedi, en collaboration avec l’Observatoire « Tunisiens pour une justice équitable », des témoignages de citoyens, victimes de procès « inéquitables ».
La Fondation Temimi est une institution de recherche privée œuvrant pour la création d’une banque de données bibliographique couvrant l’histoire moderne et contemporaine de la Tunisie.
Des témoignages seront pour la première fois recueillis
Selon Abdeljelil Temimi, historien et fondateur de l’institution qui s’exprimait sur sa page Facebook, « des témoignages seront pour la première fois recueillis, dans le cadre de la mémoire nationale, pour documenter les injustices subies par ces personnes devant la justice tunisienne.
D’après Temimi, parmi les aspects d’absence des conditions d’un procès équitable, le non examen des affaires dans des délais raisonnables. « Celles-ci sont, de surcroît, examinées par des magistrats n’ayant pas la formation requise », a-t-il expliqué.
En outre, les plus démunis, a-t-il poursuivi, ne sont pas aujourd’hui en mesure de bénéficier d’un procès équitable, contrairement aux engagements de l’Etat. Et ce dans le cadre des accords internationaux liés aux droits de l’Homme.
Par ailleurs, les responsables des ressources fiscales et non fiscales de l’Etat sont à l’origine de la détérioration du secteur judiciaire, a-t-il accusé. Tout en regrettant que « la réforme judiciaire est restée au stade des slogans ».
Temimi a, par ailleurs, mis en garde contre les menaces qui pèsent sur les dénonciateurs de la corruption. Ces derniers étaient entendus. Tout comme ils ont affirmé avoir été victimes de maltraitance. Certains ont été licenciés de leurs postes administratifs, a-t-il ajouté.
Selon le directeur, la Fondation Temimi avait adressé un appel au président de la République, Kais Saied, pour leur fournir la protection nécessaire, réparer leur préjudice et poursuivre en justice les personnes soupçonnées de corruption. Un appel qui est resté sans suite, selon Temimi.
« La Tunisie est tenue, en vertu de l’article 33 de la résolution des Nations Unies sur la lutte contre la corruption, d’assurer la protection des dénonciateurs de la corruption », a-t-il rappelé.
Avec TAP