Selon une analyse de Mohamed Salah Ben Ammar intitulée « Réformer le système de santé en profondeur » publiée aujourd’hui par le think tank Global Institute 4 Transitions (GI4T), 80% des Tunisiens se soignent dans le secteur public.
Selon la même analyse, aujourd’hui 75% des scanners qui sont en exploitation sont dans le secteur privé. Idem pour les IRM (81%) et 72% pour les salles de cathétérisme cardiaque.
L’analyse note aussi que plus du tiers bénéficient de l’aide médicale gratuite. Et ce sans compter les étudiant(e)s et autres catégories non ou mal répertoriés.
Aujourd’hui, les dépenses supportées par les ménages représentent 38% des dépenses courantes en santé. Ce taux reflète, selon l’auteur de l’analyse, l’iniquité du système en place. Notons que ce taux représente aussi une cause d’appauvrissement pour les populations exposées aux dépenses catastrophiques de santé.
« La confiance du citoyen en son système de santé s’est progressivement érodée. L’arrivée des réseaux sociaux a fini par l’achever…. L’Etat n’a pas joué son rôle de régulateur », souligne l’auteur dans son analyse. Il a pointé du doigt l’absence de l’Etat qui a fait que le flux entre médecine publique et médecine privée a affaiblie la médecine en Tunisie.
L’auteur a dressé des sombres perspectives angoissantes devant le désengagement de l’État du secteur de la prévention: L’obésité progresse de 37 %, la consommation du sucre explose de 20 %, le tabagisme de 23 %…
Bref les maladies soignées mais non guéries telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers…et la santé mentale sont en constante progression chez nous. Les maladies chroniques constituent déjà un lourd fardeau, tant sur le plan de la santé (83 % des causes de mortalité prématurée) que sur le plan économique (63 % des dépenses de santé). Cette évolution ne semble pas devoir s’arrêter.