La décision de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), par le président Kaïs Saïed fut une surprise pour plusieurs observateurs du paysage politique dans le pays. Elle a provoqué beaucoup de controverses entre les partis politiques.
Le frère de Chokri Belaïd, Abdelmajid Belaïd exprimait son soutien au Président de la République. Il ajoutait même « qu’après la dissolution du CSM, les juges liés au mouvement Ennahdha seront révoqués ».
Pour sa part, le secrétaire général du mouvement « Echaâb », Zouhair Maghzaoui, soutient également Kaïs Saïed dans sa décision. En outre, il accuse la magistrature et le CSM d’être responsables de ne l’absence de divulgation de la vérité dans l’assassinat des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Les détracteurs de Saïed choqués
Quant à Ettakatol, Al Joumhouri et le Courant Démocratique, ils annoncent leur rejet de la dissolution du CSM. D’ailleurs, ils appellent tous les juges, les partis démocratiques et les organisations de la société civile à faire face à cette tentative « scandaleuse pour soumettre le corps judiciaire à l’autorité du coup d’Etat ». Ils ont également souligné que cette décision n’est ni constitutionnelle ni légale.
De son côté, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a condamné la décision de Kaïs Saïed. Dans un communiqué, il affirme que la dissolution du CSM « nuit à l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
AMT: « Une décision contre la démocratie »
L’Association des magistrats tunisiens (AMT) exprimait aussi, hier, son rejet de toutes les tentatives de porter atteinte à la magistrature et au CSM. Elle explique que cette décision est un pas en arrière de la démocratie. Elle ne peut qu’affaiblir le processus constitutionnel. A cause « de la concentration de tous les pouvoirs entre les mains de Kaïs Saïed ».
Dans le même contexte, le président du CSM, Youssef Bouzakher, considère que la dissolution va à l’encontre des mesures du 25 juillet 2021; telles qu’annoncées par le décret 117.
Il insiste, en outre, sur le fait que le Conseil continuera à exercer ses fonctions; en attendant la position officielle de sa session plénière.
Enfin, notons qu’un certain nombre de manifestants appelaient, hier devant le siège du CSM, à sa dissolution et à l’établissement d’un système judiciaire correct.