L’Association des Magistrats tunisiens (AMT) appelle tous les juges des trois catégories à suspendre le travail dans tous les tribunaux de la République, les 9 et 10 février. Et ce, en signe de protestation contre « la violation criante de l’indépendance du pouvoir judiciaire par le président de la République. Et la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) ». Ce qui constitue, selon l’association, l’ultime garantie de la séparation entre les pouvoirs.
Dans une déclaration publiée mardi, l’AMT annonce l’organisation jeudi prochain d’un mouvement de protestation devant le siège du CSM. Elle appelle donc tous les juges des ordres judiciaire, administratif, et financier, toutes les composantes de la société civile, la famille judiciaire, les personnalités nationales et les forces vives du pays qui croient en l’indépendance de la Justice et en l’Etat de droit à participer massivement à ce mouvement.
En outre, un meeting ouvert à tous les juges est programmé pour le 12 février, à Tunis. Et ce, pour débattre de la situation du pouvoir judiciaire à la lumière des mesures exceptionnelles. Il en va de même des dernières décisions du président de la République, lit-on de même source.
Dans sa déclaration, l’AMT affirme son refus total de la dissolution du CSM. Tout comme elle dénonce les campagnes menées depuis des semaines contre le conseil, son président et ses membres. Tout en rappelant les menaces qui ont ciblé nombres de magistrats.
Selon l’Association, l’annonce samedi par le président Kaïs Saïed de dissoudre le CSM en tant que qu’instance constitutionnelle indépendante qui veille sur le bon fonctionnement de la Justice, constitue un éloignement de l’idéal d’un pouvoir judiciaire indépendant garantissant l’égalité entre tous, l’équilibre entre les pouvoirs et la souveraineté de la loi.
Avec TAP