Par les temps qui courent, tout se conjugue. Dans un paysage politique qui s’envenime de plus en plus, plus que jamais instable et une situation économique chaotique, comment définir la situation actuelle?
Jugeons-en par exemple avec le secteur du tourisme. L’un des vecteurs de la croissance économique du pays, représentant 7% du PIB, se retrouve à l’agonie. Mais plus encore, le pouvoir d’achat des Tunisiens de la classe moyenne a chuté de plus de 40%, sans oublier une croissance atone.
C’est dire l’amertume des réformes non abouties encore une fois. C’est aussi l’occasion ratée de voir une Tunisie meilleure. Cela explique aussi qu’onze ans plus tard, le constat est négatif.
En effet, pour réussir la transition démocratique, la Tunisie doit faire face à plusieurs défis; que ce soit d’ordre sécuritaire, économique et social. Alors que les attentes des Tunisiens sont la stabilité économique et sociale, sur fond de stabilité politique. De ce point de vue, l’annonce du président de la République Kaïs Saïed de dissoudre le Conseil Supérieur de la magistrature est-elle perçue comme un changement dans leur quotidien? La réponse est là encore négative.
La Tunisie semble être sous le coup d’une triple calamité
A cet égard Elyes Kasri, ancien ambassadeur, apporte son analyse politique. Il souligne que le mois de janvier s’est passé sans troubles majeurs grâce aux mesures de confinement prises pour enrayer la cinquième vague de Covid-19. Et cela est aussi dû à l’accalmie précédant le 25ème congrès de l’UGTT, où la direction actuelle entend se maintenir aux commandes après avoir aménagé le règlement intérieur de la centrale syndicale. Il n’en reste pas moins que l’hiver et le printemps 2022 semblent annonciateurs du paiement de la facture de 11 années de mauvaise gestion et de corruption, dont 27 mois de présidence de Kaïs Saïed.