L’enquête sur l’assassinat de la figure de l’opposition Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi se poursuit. Les éléments de réponse commencent à porter leurs fruits.
En attendant, les commanditaires courent toujours, qui sont-ils ? C’est ce que les membres du comité de défense de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi ont déclaré. Autrement dit, la reconstitution du puzzle prend forme.
Ridha Raddaoui, membre du comité de défense de Chokri Belaïd, a fait savoir, lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui à Tunis, que l’envoi des jeunes dans les zones de tension en Syrie et en Libye était sous l’ordre de Rached Ghannouchi.
En outre, il a ajouté: « En reconstituant le puzzle, nous avons constaté des détails de l’appareil financier secret du chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que la question du blanchiment d’argent. Et ce, avec la participation de son fils Moadh.
Ennahdha est un Dracula politique
De plus, Ridha Raddaoui a également mis l’accent sur le rôle qu’ont joué plusieurs organisations mondiales dans la destruction des Etats, dont la Tunisie. Tout en soulignant que Ghannouchi vendait du sang tunisien dans des batailles de Daech en Syrie et en Libye. A cet égard, Ridha Raddaoui a décrit le mouvement Ennahdha comme étant un Dracula politique. Et ce, en espionnant les partis politiques adverses, dont Nidaa Tounes (en 2013).
Par ailleurs, lors de la conférence, le comité de défense a dit avoir déposé une plainte à l’encontre de Rached Ghannouchi et toute personne ayant aidé, collaboré, ou espionné. Il précise, en outre, que le tribunal militaire s’est chargé du volet lié à l’espionnage et à la trahison.
Tout comme il souligne que la ministre de la Justice a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative contre le procureur de la République près la Cour d’appel pour avoir refusé de diligenter une enquête sur l’appareil « secret » du mouvement Ennahdha et sur la « chambre noire ».
Par ailleurs, Kathir Bouallègue, membre du comité de défense, a souligné pour sa part que le procureur général a refusé l’application des instructions de la ministre de la Justice d’engager une enquête sur ces deux dossiers.
Ainsi il a accusé le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Youssef Bouzakher, « d’être à l’origine de ce refus ».
Et pour conclure, le collectif de défense a fait savoir que des plaintes ont été déposées contre tous les juges qui n’ont engagé aucune action judiciaire dans l’affaire dite de l’appareil secret d’Ennahdha et de la chambre noire. Et ce, en dénonçant la lenteur « délibérée » afin de connaître la vérité sur les assassinats politiques.