Durant ces cinq dernières années, le flux net des transactions effectuées par les étrangers à la Bourse de Tunisie, a été marqué par un rythme de cessions plus important que celui des acquisitions. En 2021, ce flux affiche un solde net de -277 MD. La part des étrangers dans la capitalisation boursière atteint 23,1%. En 2021, le taux de participation étrangère a baissé de 2,15 point de pourcentage. Et ce par rapport à la fin de 2020.
Comment s’explique cette tendance ? Selon Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, le marché financier ne présente pas les fondamentaux nécessaires pour attirer des fonds d’investissement. Il ne peut pas entrer dans les critères de choix des investisseurs étrangers. Il ne peut pas aussi être considéré comme une destination d’investissement de portefeuille.
« Le marché financier tunisien n’est pas un marché émergent parce qu’il ne remplit pas encore les conditions de passage vers un « Emerging Market » qui nécessite l’introduction de deux grosses entreprises à la Bourse de Tunisie. Ainsi, deux conditions sont à remplir pour atteindre cet objectif », explique le directeur général de la Bourse de Tunis.
Bilel Sahnoun souligne qu’il faut avoir dans la Cote trois sociétés avec une capitalisation supérieure à 1,35 milliard de dollars. « Aujourd’hui, la SFBT est la seule société qui remplit cette condition », a-t-il ajouté.
Bilel Sahnoun estime aussi que les sociétés dans le tissu économique tunisien qui pourraient remplir cette condition et permettre d’intégrer le club d’Emerging Markets ne sont pas dans le secteur privé, elles sont toutes des entreprises publiques. C’est pourquoi une décision politique est nécessaire pour trouver au moins deux sociétés.
Si on veut attirer des étrangers, il faut un taux de rotation supérieur à 15%. C’est-à-dire qu’il faut que le flux des transactions annuel soit supérieur ou égal à 15% de capitalisation boursière actuelle évaluée à 23 milliards de dinars. Cela nécessite aussi qu’il faille doubler le volume des échanges quotidiens, soit un volume de 4 milliards de dinars.
Les 30 plus fortes capitalisations boursières