« Je pense que le peuple tunisien ne nous pardonnera pas l’échec des négociations avec le Fonds monétaire international ». C’est ce que déclare l’expert en économie et le banquier Ahmed El Karm. Et ce, lors de son passage, sur les ondes radiophoniques de la Radio nationale tunisienne, aujourd’hui 14 février.
Pour Ahmed El Karm, l’avenir de la Tunisie est tributaire de la réussite de ces négociations. « Il n’existe pas une autre solution », martèle-t-il. Il s’agit de négociations techniques dont l’aboutissement est la demande du FMI au gouvernement tunisien de présenter une demande officielle pour l’octroi d’un crédit.
D’ailleurs, l’intervenant explique qu’en cas d’échec des négociations techniques, il n’est plus possible d’avancer et de demander un crédit. En cas de réussite des négociations techniques, la partie tunisienne commence à clarifier sa vision et les réformes qu’elle va présenter pour l’obtention du crédit. En cas d’accord, le FMI transfère le dossier au Conseil d’administration pour validation. Le Conseil d’administration est composé de 25 membres. Ils représentent plusieurs pays.
« Généralement la directrice générale du FMI ne transfère le dossier au Conseil que si elle est convaincue qu’il sera validé », étaye-t-il. Le Conseil prend la décision par consensus et non pas vote, explique-t-il.
Ahmed El Karm affirme également la nécessité de faire réussir d’autres négociations avec la Banque mondiale. En effet, les négociations portent sur des crédits destinés au développement. Le banquier fait savoir que le FMI demande parfois que le gouvernement entame des réformes préliminaires. Et ce, bien avant la signature de l’accord.
L’amnistie un bon pas pour relancer l’économie
Répondant à une question qui porte sur le décret relatif à l’amnistie relative aux chèques sans provision et l’amnistie fiscale, l’intervenant affirme que ces pas peuvent contribuer à la relance de l’économie. Pour lui, il est important que le crime de chèque sans provision ne soit plus sanctionné par la prison. Mais par d’autres formes de sanction. Ces formes de sanctions donnent la possibilité à l’émetteur du chèque sans provision de continuer son activité et donc de rembourser le chèque. Ainsi, il plaide pour une révision en profondeur du crime de chèque sans provision. Le banquier plaide ainsi pour l’encouragement et la promotion du paiement électronique.
Répondant à une question portant surles raisons pour lesquelles les banques sont les seules institutions bénéficiaires dans une conjoncture financière et économique critique, Ahmed El Karm affirme que les bénéfices des banques ont enregistré une baisse de 30% en 2021. « En 2020, nos bénéfices n’ont pas enregistré de hausse », conclut-il.