Tout Tunisien est censé acheter du pain. Un aliment de base considéré comme étant un produit de première nécessité. Cela dit, depuis quelques temps, il devient un objet de surenchère. Bref, pour confectionner sa baguette de pain, le boulanger a besoin d’eau, de levure, de sel et surtout de farine! Et en Tunisie, nous disposons de deux types de farine: la farine subventionnée et celle non subventionnée. Cela nous amène à poser la question suivante: qu’est ce qui a changé dans le quotidien du Tunisien?
La plupart des boulangeries peuvent être considérées comme de petites entreprises, entre les boulangeries traditionnelles et les boulangeries modernes. Elles confectionnent toutes du pain, dont la fameuse baguette. Mais, aujourd’hui, le débat qui prévaut est celui de la hausse du prix de la farine subventionnée servant à la confection des gâteaux.
Ainsi, depuis un certain temps, les Tunisiens voient une légère augmentation du pain à l’unité. Puisqu’il est passé à 250 millimes dans les boulangeries modernes. Que faut-il en déduire?
Salem Badri, président régional de la boulangerie moderne de Sfax et du Sud relevant de la Conect souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que la boulangerie traditionnelle n’a aucun problème avec le prix de la baguette qui reste le même, c’est-à-dire 190 millimes. Contrairement à la boulangerie moderne où le prix de la baguette s’élève à 250 millimes alors qu’auparavant il était à 200 millimes. Il soulève que la hausse du prix de la baguette dans les boulangeries modernes, est liée à la qualité de la farine.
Il précise à cet égard: « Le fait que nous subissions cette hausse vient de ce que nous achetons la farine de type TS-7. Sans oublier que depuis un certain moment l’emballage du sac de la farine n’est plus de 50 kilos mais de 20 kilos. En outre un boulanger achète pour 1000 kilos de farine à 655 dinars, au lieu de 512 dinars. Soit une hausse de 150 dinars ».
Vers la rationalisation des subventions
Alors, il estime que l’urgence d’aujourd’hui est la rationalisation des subventions. Ce qui permettra d’arriver à un équilibre pour tous.
Selon lui, la solution se trouve entre les mains du ministère des Affaires sociales. En effet, le ministre devrait lister le nombre des familles les plus démunies. Et octroyer à chacune un mandat entre 70 et 80 dinars. Cela leur permettrait d’acheter les produits de première nécessité, comme la farine, le sucre et le pain. « De plus, il s’agit d’une des recommandations que nous avons suggéré à la ministre du Commerce. Vous savez le citoyen lambda comprend ce qui se passe. Et ce n’est qu’avec cette approche qu’on équilibrera le budget de l’Etat », poursuit-il.
Autrement dit, il faut aller vers des réformes nécessaires. A l’instar de la suppression des produits subventionnés progressivement.
A ce propos, notons qu’en totalité, la Tunisie compte 3500 boulangeries traditionnelles et 1300 boulangeries modernes.
Même si pour certains, l’idée de la suppression des subventions est une solution pour renflouer les caisses de l’Etat, ce n’est pas l’avis de Mohamed Bouanen, le président de la chambre syndicale nationale des boulangers, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA). Pour sa part, il appelle l’Etat à tarifer la « farine » à son prix d’origine. Il s’exprimait en ce sens, lors de son intervention sur les ondes de Shems fm. Tout en lançant un appel aux citoyens à ne plus acheter la baguette au prix de 250 millimes.
Entre les pour et les contre, entre temps chacun se dit qu’il détient la vérité absolue. Ainsi c’est au Tunisien que revient le dernier mot.