La crise du secteur immobilier que traverse la Tunisie depuis plusieurs années s’est creusée avec la pandémie de Covid-19. Face à l’explosion des prix des logements et des terrains, il est de plus en plus pénible pour un tunisien de la classe moyenne d’acheter un logement. Acquérir son propre logement est désormais un rêve difficilement concrétisable pour ne pas dire, une illusion perdue !
Selon le bulletin de la plateforme digitale Mubawab, le loyer moyen d’un appartement en Grand-Tunis par exemple, est 3 fois plus élevé que le SMIG. Que dire donc de l’acquisition d’un simple appartement ?
De surcroît, et d’après les derniers chiffres publiés par l’Institut National de Statistique (INS), l’indice des prix de l’immobilier a augmenté de 9%, durant le troisième trimestre 2021 par rapport à la même période de 2020, sachant que les prix des appartements ont enregistré une hausse de 5.4% et les prix des terrains ont augmenté de 12,6%, entre 2015 et 2020.
Si l’immobilier était le placement le plus sûr du monde, serait-il encore sage d’y investir son argent ? Comme ces prix sont loin d’être abordables, c’est aux banques que le tunisien s’adresse pour acheter un terrain ou un logement. D’ailleurs, l’encours de crédits destinés à l’acquisition de logement a atteint 11,725 milliards de dinars en 2020 selon la BCT.
Malgré cette évolution, obtenir un crédit immobilier n’est plus aujourd’hui évident vu l’envolée des taux de crédit (TMM, assurance, etc). Les banques ne cessent de resserrer leurs conditions d’accès au crédit, particulièrement après la crise sanitaire. Ce qui remet en question la stratégie de l’habitat en Tunisie. Une stratégie qui a, certainement, fait son temps. Ne faut-il pas mettre en place une autre plus adaptée aux nouvelles données sociales et économiques ? Quel avenir pour l’investissement immobilier en Tunisie.
A ce titre, il faut noter que secteur de la promotion immobilière représente aussi un grand potentiel pour l’emploi avec près de 500 000 emplois et une grande contribution au PIB en Tunisie. Or, est-il encore en mesure de faire face aux fluctuations des prix des matériaux de construction et du coût de la main-d’œuvre ? Que stratégie à adopter pour redynamiser de nouveau ce secteur ? Le cadre juridique en vigueur répond-il toujours à ses enjeux actuels ? Comment maîtriser la flambée des prix de l’immobilier ? Jusqu’à quel point peut-on alléger la pression fiscale qui pèse aussi bien sur le professionnel que sur l’acheteur ?
Toutes ces questions et d’autres seront débattues tout au long de cette journée du 22/02/2022 , de 7h30 à 19h30 avec les représentants du secteur, des entreprises, des représentants de l’Etat, des experts. Nous chercherons à la fois à expliquer, apporter des témoignages, des critiques constructives et des pistes d’amélioration dans le but d’identifier les futurs enjeux du secteur immobilier.
D’après communiqué