Taoufik Rajhi, ancien ministre chargé des grandes réformes, était l’invité d’aujourd’hui, sur les ondes de Mosaïque fm. Il y a dressé un état des lieux de la situation économique du pays.
Taoufik Rajhi est revenu sur la déclaration du président de la République selon laquelle il y a corruption ou vol dans les prêts accordés à la Tunisie. Il estime que de tels propos ne peuvent que nuire à l’image de la Tunisie auprès des bailleurs de fonds.
Il précise à cet égard: « Pour chaque entrée d’argent, il y a une traçabilité de là où elle va. De plus, on la dirige vers la caisse du Trésor public supervisée par la Banque centrale. Son entrée se fait selon des procédures strictes. »
En outre, il a mis l’accent sur les prêts et dons octroyés par certains pays. Tout en soulignant: « Il y a toujours une supervision de la part des bailleurs de fonds et des donateurs; ainsi que le suivi de la mise en œuvre des projets. »
Avant d’ajouter: « 25% des prêts sont en baisse. Et ce, en raison de la détérioration du dinar face à l’euro. Sans oublier que nous avons une croissance très faible. »
Par ailleurs, « pour en revenir aux dons et aux prêts, une partie aurait servi au renflouement des caisses de l’Etat. De plus, cela ne fait aucun doute que nous ne faisons pas la différence entre la corruption et les dettes odieuses. Nous n’avons pas de dettes odieuses, nous n’avons que de la corruption et du népotisme. Quant à l’ingérence… c’est un autre problème. »
Et de conclure: « Dire que des milliards sont entrés en Tunisie, au profit de certains, c’est de la pure fantaisie. »
Entre temps, cela fait des mois que les Tunisiens dénoncent la cherté de la vie, de jour comme de nuit. Que faut-il faire pour atténuer cette grogne sociale, toujours prête à exploser? Quelles seraient les mesures les plus urgentes à entreprendre?
Par ailleurs la situation socio-économique est désormais très délicate, estiment les experts. Et les réformes demeurent le seul espoir probablement pour une sortie de crise, recommandent-ils.