Le discours du président de la République Kaïs Saïed, dans le cadre du sommet Union européenne-Union africaine, est un discours patriotique qui puise dans la mémoire collective du continent africain qui a lutté contre la colonisation avec notamment Nelson Mandela et Patrice Lumumba. C’est ce que déclare le politologue tunisien Riadh Sidaoui, lors de son intervention aujourd’hui 18 février sur les ondes de la Radio nationale.
Riadh Sidaoui rappelle que l’Union européenne qui critique les décisions de Kaïs Saïed, notamment la dissolution du CSM, a refusé d’extrader les corrompus afin qu’ils comparaissent devant la justice tunisienne.
Entre l’Europe et l’Afrique, il n’existe aucun équilibre, explique-t-il. Revenant sur les travaux du 6e sommet Union européenne-Union africaine tenu à Bruxelles, Riadh Sidaoui considère qu’il « s’agit du sommet des riches et des pauvres, du sommet des pays producteurs et industriels et des pays consommateurs et/ou qui ne fournissent que les richesses naturelles », étaye-t-il.
Dans le même contexte, il affirme que l’Europe a bel et bien besoin des ressources et des richesses du continent africain. Et ce, pour que ce continent puisse continuer son processus industriel.
Evoluant dans le même sillage, Riadh Sidaoui réaffirme l’absence de relations d’égal à égal entre le continent européen et le continent africain, notamment avec les restrictions au niveau de la mobilité imposée aux citoyens africains et la difficulté d’obtenir un visa.
Selon lui, les pays européens règlent leurs différends et problèmes dans le cadres des instances de l’Union européenne. Et ce, contrairement à l’Union africaine « qui demeure une illusion plus qu’une vérité ». Riadh Sidaoui affirme que cette entité, à savoir l’Union européenne, ne respecte pas le principe de la mobilité des marchandises et la liberté de libre mobilité. Il rappelle qu’on ne parle pas d’un seul marché africain et qu’il n’est pas possible pour un citoyen africain de se rendre à tous les pays du continent africain sans visa. « L’ancien colonisateur craint la forte présence chinoise et russe dans le continent africain « , lance-t-il. Ainsi, il rejette toute relation positive entre les deux continents. « Certains pays africains commencent à s’insurger contre cette relation de colonisation comme le Mali et le Burkina Faso », explique-t-il.
L’intervenant affirme que l’intervention/présence chinoise dans le continent est dictée par une nécessité économique, étant donné que la Chine a bel et bien besoin de ressources naturelles et de matières premières. « Pour l’Union européenne, l’Afrique est une source de ressources naturelles ni plus ni moins ». Selon lui, en 2030, la Chine deviendra l’économie la plus importante dans le monde. « Contrairement à la France, la Chine n’a jamais été un pays colonisateur », explique-t-il.