Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé mercredi à Abidjan, le Cadre de financement de l’accès à l’énergie (LEAF). Et il s’engage à investir jusqu’à 164 millions de dollars pour promouvoir les énergies renouvelables décentralisées dans six pays africains.
Selon la BAD, ce programme de 800 millions de dollars permettra de stimuler les investissements commerciaux et en monnaie locale afin de développer les activités des entreprises d’énergie renouvelable décentralisées au Ghana, en Guinée, en Éthiopie, au Kenya, au Nigéria et en Tunisie.
Le Cadre de financement de l’accès à l’énergie
À travers le Cadre de financement de l’accès à l’énergie, quelque 18 projets décentralisés d’énergie renouvelable devraient être financés. Ce qui permettra à six millions de personnes et aux entreprises d’avoir accès à l’électricité. Cela se traduira par une réduction de 28,8 millions de tonnes d’équivalent CO2 des émissions de gaz à effet de serre pendant la durée de vie des systèmes.
En effet, de nombreux pays africains rencontrent encore des difficultés à assurer un accès universel à une électricité durable, propre, abordable et fiable. Selon le dernier rapport de suivi de l’Objectif de développement durable (ODD) 7, près de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Du fait de la pandémie de la Covid-19 et pour la première fois depuis ces dernières années, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’électricité a de nouveau augmenté.
Le développement des énergies renouvelables décentralisées (systèmes solaires domestiques, mini-réseaux verts et solutions solaires à usage commercial et industriel) est crucial pour la réalisation de l’Objectif de développement durable 7. Et il nécessite d’importants financements du secteur privé et en monnaie locale.
La BAD a élaboré le programme dit Cadre de financement de l’accès à l’énergie en collaboration avec le Fonds vert pour le climat, qui a approuvé un financement concessionnel de 170,9 millions de dollars pour ce programme en juillet 2021. Le cadre s’inscrit dans la stratégie plus large de la Banque en matière d’énergie hors réseau, qui relève du Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique. Il complète les initiatives existantes, telles que le Fonds pour l’énergie durable en Afrique.
BAD: ouvrir le marché de l’accès à l’énergie décentralisée
Le vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Changement climatique et de la Croissance verte de la Banque africaine de développement, Dr Kevin Kariuki, a souligné: « La BAD est ravie de s’associer au Fonds vert pour le climat sur le Cadre de financement de l’accès à l’énergie. Il permettra non seulement d’accélérer l’accès à l’électricité à partir de solutions décentralisées d’énergie renouvelable. Réduisant ainsi l’empreinte carbone des pays respectifs. Mais il le fera avec la participation active du secteur privé, facilitée par le financement en monnaie locale; ainsi que le capital commercial disponible dans le cadre du programme. »
Pendant six ans, le Cadre de financement de l’accès à l’énergie déploiera des financements concessionnels, des instruments de renforcement du crédit et une assistance technique pour attirer les investisseurs du secteur privé, y compris les banques locales. Afin de financer et accélérer les efforts visant à alimenter le continent en électricité.
Le directeur par intérim du Département des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la Banque, Dr Daniel Schroth, a ajouté: « L’approbation de ce programme arrive à point nommé. Car il enrichit l’engagement de la Banque à soutenir le marché de l’accès à l’énergie décentralisée, qui évolue rapidement et complète les solutions conventionnelles raccordées au réseau. »