Face à l’écrasante supériorité de l’armée russe, l’Ukraine, selon les experts militaires occidentaux, ne pourra pas résister plus de deux semaines. Reste à savoir si le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, cherche à envahir son voisin pour s’y installer durablement, ce qui est peu probable; ou à imposer par la force un gouvernement à la solde de Moscou?
C’est à l’aube du jeudi 24 février, à 5h55 précises, que le président russe, Vladimir Poutine, annonça à la télévision le déclenchement d’une opération militaire en Ukraine. Et ce, après avoir reconnu officiellement en début de semaine l’indépendance des deux « Républiques populaires » du Donbass.
Une volonté impériale de restaurer les lustres de la Sainte Russie d’antan? Le souci de desserrer l’étau des anciennes républiques soviétiques passées à l’Ouest et qui encerclent la Russie avec leurs bases militaires de l’Otan? La nécessité de la remise à plat de l’ordre européen imposé par les Occidentaux à Moscou depuis la fin de la guerre froide? Allez savoir ce qui se passe dans la tête du terrible maître du Kremlin.
Un gouvernement fantoche à Kiev?
En effet, après avoir mené une guerre contre la Tchétchénie en 1999, puis contre la Géorgie en 2008; et ensuite annexer sans coup férir la Crimée en 2014. Ne voilà-t-il pas que le président russe s’attaque à l’Ukraine, sous le prétexte fallacieux de la « dénazifier » et de chasser un gouvernement « fichiste ». Poutine ne cherche pas en vérité à occuper ce vaste pays voisin. Les souvenirs de l’embourbement des troupes soviétiques en Afghanistan sont encore vivaces. Mais il veut plutôt imposer un gouvernement fantoche à Kiev. Avant cela, il est impératif pour Moscou de chasser du pouvoir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Celui-ci, pour rappel, est démocratiquement élu.
La solitude de l’Ukraine face à Poutine
Or, il est évident que Poutine, en habile joueur d’échecs froid et calculateur, n’avance pas ses pions avant d’assurer ses arrières.
En effet, sûr de la supériorité militaire écrasante de son pays, disposant en outre de la puissance nucléaire, alors que Kiev en est dépourvue après avoir renoncé en 1994 à l’arme atomique dont elle avait hérité de l’ex-URSS, l’homme fort du Kremlin sait parfaitement que l’Amérique de Joe Biden, qui a déjà retiré ses instructeurs militaires d’Ukraine et évacué ses diplomates avant le déclenchement de l’opération russe, ne bougera pas le petit doigt et n’enverra pas ses boys au secours de l’Ukraine. Sous prétexte que ce pays n’appartient pas à l’OTAN.
David contre Goliath
En effet, la question qui est sur toutes les lèvres est la suivante: combien de temps l’armée ukrainienne peut-elle résister face à l’écrasante supériorité de la deuxième armée au monde?
Pas plus que 15 jours affirment les experts militaires. Et ce, face à: 1200 chars de combat déployés à la frontière; 300 obusiers et 200 avions de combat essentiellement des MIG 9 de la dernière génération; en plus d’une importante force navale russe amassée dans la mer Noire. Alors que l’armée ukrainienne compte: 190.000 hommes; 125 avions de combat; et 12 drones Bayraktar auprès de la Turquie. Tout en disposant d’un budget militaire 15 fois inférieur à celui de la Russie; même si ce budget triplait en dix ans.
De plus, notent les observateurs, le talon d’Achille de l’Ukraine est en mer. Effectivement, la maigre flotte de Kiev, un seul grand navire de combat de surface, est désespérément dépassée par la marine russe. Laquelle est largement supérieure avec pas moins de 25 bâtiments de combat.
Alors que reste-t-il aux forces armées ukrainiennes? Les avantages propres à toute nation qui combat un envahisseur: un terrain familier; des lignes d’approvisionnement plus courtes; et le soutien de la population locale. C’est bien peu pour faire face à l’écrasante supériorité militaire de l’ours russe.