La question des atouts de l’Afrique à l’extérieur du continent intéresse de moins en moins en termes de couverture médiatique. Cependant, un nouveau rapport d’Africa No Filter met en lumière les récits persistants sur les affaires en Afrique.
Ce rapport de 58 pages apporte une analyse quantitative exhaustive des représentations et des récits relatifs aux affaires en Afrique. Il offre une analyse complète de plus de 750 millions d’articles publiés entre 2017 et 2021. Ainsi qu’un examen plus large des paysages médiatiques, numériques et universitaires internationaux et africains.
A titre d’exemple, 70% de la couverture des affaires en Afrique font référence à des puissances étrangères, dont la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni.
Il faut dire que la plupart des médias accorde beaucoup trop d’importance au rôle des gouvernements, des puissances étrangères et des grands États africains. Et ce, au détriment du rôle des jeunes, des femmes, des entrepreneurs et des entreprises créatives. Ce qui nous amène à se poser la question suivante: quel est l’impact des perceptions de l’Afrique, en tant que destination pour les affaires et les investissements?
La ZLECAF représente 1% de l’actualité et de la recherche
Il convient de rappeler que l’Afrique possède la plus grande zone de libre-échange (ZLECAf) du monde par rapport au nombre de pays impliqués. Or, elle représente 1% de l’actualité et de la recherche universitaire. Alors que la ZLECAf devrait contribuer à sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté et augmenter les revenus de près de 68 millions d’autres. Ce qui permettrait d’améliorer les revenus de l’Afrique de 450 milliards de dollars d’ici 2035 et d’accroître les exportations africaines de 560 milliards de dollars, principalement dans le secteur industriel.
D’où un constat clair: les couvertures médiatiques mettent en avant les gouvernements, les politiques et les réglementations. Ce qui fait que 54,5% de l’actualité économique en 2021 a été encadrée par des mesures et des politiques gouvernementales.
Autrement dit, les médias africains se concentrent sur des thèmes liés aux gouvernements plutôt que la question de l’entrepreneuriat.
Ce rapport illustre pourquoi il est essentiel de changer les perceptions du monde des affaires en Afrique.
Entre-temps, il dresse la sous-représentation des jeunes et des femmes en matière de couverture médiatique en ligne. Prenons le volet des femmes, elles ne représentaient que 29% des protagonistes dans les articles sur le sujet et 12% des experts ou des sources utilisées. Bien que l’Afrique ait le taux de croissance le plus rapide des entreprises dirigées par des femmes dans le monde.
Il faut donc déduire qu’il faut mettre fin aux stéréotypes et aux idées reçues étrangères sur la pauvreté, la maladie, les conflits, la médiocrité de la gouvernance et la corruption. Afin d’œuvrer à une meilleure compréhension de l’Afrique et de son importance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.