Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) annonce que la violence à l’égard des femmes s’est multipliée par 7,5 en deux mois, pendant le confinement en 2021.
Dans son rapport annuel, le FTDES explique que tous les chiffres enregistrés indiquent un taux élevé de violence enregistrée à l’égard des femmes, qui variait entre 4,5% et 48,4% du total des cas de violence. Ce qui représente le taux le plus élevé par rapport à la violence masculine.
Selon le FTDES, les indicateurs de violence domestique, en particulier celle à l’égard des femmes, ont connu une augmentation remarquable au cours de la période allant du 1er janvier 2021 au 30 septembre de la même année.
Sur les 6284 appels reçu sur le numéro vert 1899, 1225 cas sont liés aux alertes à la violence contre les femmes. Le taux des femmes victimes de la violence conjugale a atteint un 75,5%. Tandis que celui des femmes victimes de violence morale atteint 82%. La violence économique représente 39%. Le taux des femmes victimes de violence physique était de 66%.
Le FTDES conclut donc que le mois de janvier est le mois qui enregistrait le nombre le plus élevé (132 cas dans le Grand Tunis) de cas de violence. Soit 34% du total des cas enregistrés dans toute la République. Alors que le nombre avait diminué fin 2021 à 25 cas.
Ainsi, il constate que la violence de protestation représentait 30% des cas enregistrés. Alors que la violence criminelle représentait 34%.
La diffusion de programmes contribue à l’augmentation du taux de la violence
Par ailleurs, selon le rapport, la production et la diffusion de programmes contenant des scènes de violence, ont contribué à l’augmentation de la violence.
D’un autre coté, le forum souligne que la violence en Tunisie s’est déplacée au Parlement. De ce fait, elle devenue un phénomène politique ou une partie de la pratique politique. Affirmant que la rue et les lieux de résidence sont les premiers espaces des cas de la violence enregistrée.
Les mesures nécessaires pour la lutte contre la violence
Dans ce contexte, il appelle à la création d’une Agence nationale de lutte contre la violence. Laquelle se composerait de plusieurs spécialités telles que la sociologie, la psychologie et le droit. Ainsi que de représentants de plusieurs ministères concernés.
Avec le lancement d’un atelier national de réflexion sur la question de la violence et les mécanismes pour la combattre, le FTDES sollicite les jeunes chercheurs dans les domaines de la technologie pour qu’ils créent des applications faciles à utiliser.
De même, il indique qu’il est nécessaire de réviser le contenu des programmes éducatifs. Tout en surveillant tous les contenus qui banalisent la violence gratuitement et indirectement.