Ce sont des femmes artisanes et fières de l’être. Grâce à leur savoir-faire, elles veulent préserver et veulent être autonomes. C’est ce qui les réunit. En voulant mettre en lumière leurs créations, célébrer le talent féminin et contribuer à leur autonomisation économique. A l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, FACE Tunisie et la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté (FNF) accueillaient une vingtaine de femmes artisanes, au siège de la Fondation.
Il faut dire que les secteurs agricole et artisanal demeurent un patrimoine à sauvegarder et à développer sous différentes formes. Car les deux constituent un vecteur de développement local et de création d’emplois. Nous sommes donc allés à la rencontre de femmes, en cette journée du 8 mars. On leur reconnaît, à travers leur travail, des qualités d’innovation et de création.
En outre, c’est un rendez-vous incontournable pour les artisanes qui peuvent ainsi exposer leurs produits.
Zahra Ben Nasr, fondatrice et présidente de la Fondation Agir Contre l’Exclusion FACE Tunisie, revient sur l’importance de l’autonomisation économique des femmes dans le milieu rural; via un concept “Rass malek fi darek”. Elle estime que l’exposition d’aujourd’hui a pour objectif de mettre en valeur les produits tunisiens. Et pourquoi pas aller vers l’export.
De son côté, Saïda Sahli, femme artisane raconte ses débuts, il y a tout juste un an. Lorsqu’elle a voulu intégrer la formation Face. Elle nous confie: « J’ai l’impression que mes rêves se sont réalisés. Vous savez, le sentiment d’être autonome n’a pas de prix. »
Saïda Sahli souligne que si elle a pu poursuivre son rêve, c’est grâce à l’encouragement de son mari. Tout en ajoutant: « Mes enfants sont devenus grands. Du coup, je me dis qu’il serait grand temps de poursuivre mes rêves. Et c’est ce que j’ai fait. »
Elles sont plusieurs comme Saïda à vouloir aller de l’avant et être autonomes. Ainsi, l’une d’elles a voulu changer de métier pour être toute simplement une artisane. C’est le cas Madiha Chiboub, artisane de produit naturel d’huiles essentielles, d’huiles végétales et shampoings. Elle déclare: « Bien avant que je ne sois artisane, j’avais fait des études supérieures dans l’aviation. Mais après mûre réflexion et la restriction de l’offre d’emploi du secteur, je me suis dit qu’il était temps que je me lance sur quelque chose qui me tient à cœur. A savoir, créer des produits Bio. Et l’aventure a commencé, par la préparation de crèmes pour les rides, de shampoing bio, d’après shampoing et bien d’autres… En fait, cet intérêt pour le Bio ne date pas d’hier. Ce qui fait qu’après des années de bataille, je suis arrivée à faire ce dont j’avais toujours envie. »
Et de conclure: « Chacun de nous doit suivre son rêve. Et puis la femme tunisienne est forte. En somme, quand on veut, on peut. »
La présence de la main d’œuvre féminine dans ces deux secteurs demeure très importante. Nombreuses sont les artisanes qui ont pu profiter des sessions de formation sur les techniques de production et de valorisation des PAMs (Plantes Aromatiques et Médicinales). Et ce, pour gagner en performance, que ce soit par la qualité que par la quantité des produits fournis.
En somme, l’artisanat tunisien est loin d’être cette petite industrie en perdition. Mais bel et bien une identité tunisienne qui revit; et notamment à travers les femmes.