Le PNUD et le Canada s’engagent ensemble, aux côtés de la Tunisie, en faveur de l’inclusion socio-économique et de l’autonomisation des femmes vulnérables dans les secteurs porteurs de croissance et d’emplois verts. Cette nouvelle initiative sera mise en œuvre sur la période 2022-2026. Et ce, dans les sept gouvernorats du Centre et du Sud de la Tunisie (Gabes, Médenine, Kairouan, Tataouine, Kébili, Gafsa et Tozeur). Elle vise à accélérer la transition vers une économie verte et inclusive en Tunisie. La pandémie de la Covid-19 a eu un effet amplificateur sur les vulnérabilités et les inégalités, mais différencié selon les pays, les régions et les populations.
En Tunisie, les femmes furent l’une des populations vulnérables les plus exposées à la Covid-19. Même si elles représentent la moitié de la population en âge de travailler, elles ne sont environ que 29% à être occupées. Sachant qu’elles sont bien plus nombreuses à se retrouver au chômage (près de 24% contre 15,4% pour les hommes en 2021, selon l’Institut National de la Statistique). Elles exercent souvent des activités sous-rémunérées et informelles qui les exposent davantage à la précarité.
Urgence environnementale exacerbée
La pandémie a exacerbé cette précarité. Car, en plus des licenciements et de la perte de moyens de subsistance, les femmes ont dû gérer également plus de responsabilités familiales. Plus généralement, et même si le cadre juridique en Tunisie garantit l’égalité des opportunités économiques pour tous, la situation dans les faits est substantiellement différente.
Difficultés d’accès au financement, à la technologie, à la formation, et aux marchés. Autant d’obstacles auxquels font face les femmes entrepreneures en Tunisie. En plus des contraintes liées aux normes sociales et culturelles.
A ces obstacles socioéconomiques, s’ajoute l’urgence environnementale exacerbée par la pandémie de la Covid-19. Avec le stress hydrique, le déficit énergétique primaire, la désertification. Fragilisant ainsi l’ensemble des secteurs économiques et en particulier celui de l’agriculture et de la pêche composé à hauteur de 43% de femmes.
Les changements climatiques restent donc une menace directe à l’autonomisation des femmes en Tunisie et à leurs activités de subsistance.
Une approche intégrée et basée sur le genre
« Accélérer la transition vers une économie verte et décarbonée, en mettant l’accent sur l’équité de genre, l’autonomisation des femmes, des jeunes et des populations vulnérables est un impératif aujourd’hui en Tunisie pour contrer cette montée des vulnérabilités et de la précarité. Il est aussi important d’engager et de soutenir l’ensemble des parties prenantes nationales et locales dans ce processus. Et de mobiliser le secteur privé et les institutions financières, dont le rôle est fondamental pour assurer un développement économique local vert et inclusif en faveur des femmes entrepreneures ». Ainsi insiste Mme Eugena Song, Représentante Résidente Adjointe du PNUD en Tunisie.
« Un nombre plus important et disproportionné de femmes et de filles sont vulnérables face aux effets dévastateurs du changement climatique. Avec cette initiative, le Canada appuie l’élaboration de politiques et la mise en œuvre de programmes visant l’égalité des genres en Tunisie, dans l’environnement et l’action pour le climat ». C’est ce qu’ajoute M. Patrice Cousineau, Ambassadeur du Canada en Tunisie.
En effet, cette nouvelle initiative contribuera, par une approche intégrée et basée sur le genre, à promouvoir l’économie verte en tant que voie de développement et de relèvement post-Covid19 pour la Tunisie. Ainsi qu’à l’essor de l’innovation financière, à travers des outils et de mécanismes de financement alternatifs.
Notons que ce projet s’inscrit dans le mandat global du PNUD et le principe de ne laisser personne de côté (Leave No One Behind). En aidant les gouvernements et les communautés les plus vulnérables à rebondir après la Covid-19 et favoriser une reprise verte, durable et inclusive.