La guerre en Ukraine, une aubaine pour Emmanuel Macron à un mois du premier jour de la présidentielle? Tous les sondages s’accordent à prédire que le président-candidat à sa propre succession remportera haut la main les prochaines élections présidentielles.
Peut-on affirmer sans une once de doute que c’est « plié » pour la course à l’Elysée? Il est évident que la guerre en Ukraine semble voter pour Emanuel Macron, le président-candidat à sa propre succession.
En effet, selon le dernier sondage Opinion 2022 réalisé il y a deux jours par l’institut Elabe, et ce en pleine invasion russe en Ukraine et à 2382 km de Paris, les intentions de vote au premier tour de la présidentielle démontrent que la cote du président sortant est au zénith. Ses concurrents de la droite et de l’extrême-droite, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour décrochent. Alors que surprise, Jean-Luc Mélenchon, le candidat des Insoumis affiche une étonnante santé.
Emmanuel Macron, sans rival
En effet, le chef de l’Etat a progressé de 8,5 points par rapport à la semaine passée. Culminant ainsi à 33,5% des intentions de vote au premier tour; contre 25%, il y a à peine une semaine.
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, occupe la deuxième place avec 15%. Mais elle est en baisse de deux points par rapport à la semaine passée.
Ensuite, Jean-Luc Mélenchon arrive troisième avec 13% des voix; soit une progression de 0,5 point. Éric Zemmour perd quant à lui une place, avec 11% d’intentions de vote; contre 14% la semaine dernière.
Et deuxième surprise, la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, que l’on donnait pour la plus sérieuse rivale de l’actuel locataire du palais de l’Elysée, continue sa dégringolade dans les intentions de vote. Avec à peine 10,5% des voix, soit une baisse de 1,5 point de pourcentage. Une vraie descente aux Enfers!
Toujours selon le même sondage, dans l’éventualité d’un second tour Macron-Le Pen, c’est la Berezina pour la candidate de l’extrême-droite. En effet, le score serait de 59% contre 41%. Soit une progression de 3,5% par rapport à la semaine dernière. La raclée serait encore plus terrible pour Eric Zemmour 65%-35% s’il était propulsé au deuxième tour.
On ne change pas de cheval au milieu de la rivière
Alors, comment expliquer l’insolente popularité du président français?
En admettant que les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin, mais une radioscopie de l’instant présent. Il n’en demeure pas moins que la guerre en Ukraine et l’éventuel recours à l’arme atomique par un Poutine, nouveau maître des horloges de la géopolitique en Europe, de plus en plus imprévisible, a profondément rebattu les cartes et impacté le prochain scrutin en France.
Pour preuve, 90% des sondés sont « plutôt » ou « très inquiets » de l’impact de la guerre en Ukraine (+2 points en une semaine). Et 76% le sont face à « un possible conflit nucléaire ».
En effet, cette guerre gravissime au cœur de l’Europe réconforte la position du chef de l’Etat français en sa qualité de chef suprême des armées. Or, on ne change pas un chef de guerre au milieu de la bataille.
Une autoroute pour la victoire
Ainsi, Macron est l’interlocuteur préféré du maître du Kremlin. D’ailleurs, il déploie un incessant activisme diplomatique pour tenter d’imposer la paix, en occupant l’espace médiatique. Ce qu’aucun de ses concurrents ne peut légitimement lui reprocher.
Il est donc perçu par les Français comme Père de la Nation. Ainsi, une majorité de Français interrogés estime que le président a « bien géré la crise ». Et 44% lui font confiance dans ce dossier. Alors, le président de la République, auréolé de sa double casquette de président en exercice du Conseil de l’Union européenne, s’est ouvert une autoroute pour la victoire.