Le président de l’Association des Magistrats tunisiens (AMT), Anas Hmaidi a dénoncé, samedi, les tentatives de l’Exécutif de mettre la main sur la Justice. Notamment après la dissolution du Conseil Supérieur de la Magistrature et l’installation d’une instance provisoire qu’il qualifie d’illégitime.
En effet, dans une déclaration à la TAP, en marge de la réunion du Conseil national de l’AMT, Hmaidi a critiqué la résignation des magistrats qui composent le Conseil provisoire de la magistrature et leur subordination à la volonté du président de la République.
Ce nouveau Conseil est, selon Hmaidi entièrement soumis au pouvoir exécutif au niveau de sa composition, ses décisions et tous ses travaux, ce qui constitue un grand repli qui contredit toutes les garanties prévues par la Constitution de 2014 ainsi que tous les standards internationaux sur l’indépendance de la Justice.
La réunion du Conseil national de l’AMT se focalisera sur l’évaluation des mouvements de protestation observés par ce corps. Il décidera des actions à entreprendre à l’avenir et la conduite à tenir face à cette situation sans précédent dans l’histoire de la justice et de l’Etat tunisiens.
Les magistrats n’ont ménagé aucun effort pour défendre l’indépendance de la Justice. Ils n’accepterons pas de voir la justice asservie par l’Exécutif, a tenu à préciser le président de l’AMT.
Hmaidi n’a pas écarté le recours à la grève et au boycott du Conseil provisoire de la magistrature. Et ce en signe de protestation. Il a évoqué, parmi les actions envisagées, la formation de commission pour contrôler le travail du conseil. Et relever les violations des libertés d’expression, d’information et de rassemblement.
Anas Hmaidi a appelé les organisations nationales à soutenir le combat des magistrats. Et ce » pour la liberté et la dignité « . Il a ajouté que l’AMT a une vision cohérente sur la réforme du secteur. Et ce à travers une démarche participative associant divers intervenants.
Avec TAP