Hatem El Euchi, ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières dresse un état des lieux du paysage politique. Et ce, lors de son passage d’aujourd’hui sur les ondes de Shems fm.
Hatem El Euchi est revenu sur le pouvoir judiciaire, en déclarant que le mouvement Ennahdha a corrompu la justice. Il précise dans ce contexte: « Ennahdha a procédé à l’isolement des juges, sans justification et sans même les écouter.
En outre, il rappelle que durant la période de la Troïka, les juges vivaient dans un état de terreur et de peur. D’autant plus que l’ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri a décidé de révoquer 80 juges pour des soupçons de corruption sous le régime de Ben Ali. Et ce, afin de les intimider.
M. El Euchi a également indiqué qu’Ennahda et Nidaa Tounes sont intervenus dans le système judiciaire. De plus, ils se sont ingérés dans les élections du Conseil supérieur de la magistrature en 2016.
Avant d’ajouter: « En 2016, quand j’étais au gouvernement, j’avais connaissance qu’ Ennahdha d’un côté, et Nidaa Tounes de l’autre, ont essayé de placer un des leurs lors de l’élection des membres du CSM« .
Autre volet débattu lors de l’émission, celui de la consultation électronique. Ainsi, Hatem El Euchi considère que le taux de participation ne dépassera pas les 10%. Alors que dans le monde, dans de nombreux pays, le taux de participation ne dépasse pas 20%. Cela dit, il reste au final un échantillon fiable.
Par ailleurs, M. El Euchi estimait que les partis auraient pu inviter leurs militants à participer à cette consultation. Mais pour des raisons politiques, les partis n’ont pas participé à ce processus.
Et de conclure: « Aujourd’hui, les Tunisiens demeurent encore analphabètes vis-à-vis de la consultation électronique. »
Il est clair que depuis 2011, il y a eu des rebondissements au sein du paysage politique. Après avoir dévasté le paysage politique, plusieurs partis, à l’instar d’Ennahdha et Nidaa Tounes, n’ont fait que se quereller tout le long de ces dix années. Et parallèlement les attentes des Tunisiens étaient autres. Leur demande était claire: améliorer leur situation socio-économique.
Rappelons que selon l’INS, le pouvoir d’achat des Tunisiens a baissé de 40%. Ce qui nous amène à poser la question suivante: avec une participation à la consultation électronique, la situation du Tunisien va-t-elle s’améliorer? Il va falloir attendre quelques mois pour connaitre la réponse. Mais une chose est sûre: le Tunisien ne peut pas seulement vivre d’eau fraîche.