Le porte-parole officiel du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor, a déclaré que 5509 mineurs non accompagnés et 1335 mineurs accompagnés sont arrivés sur les côtes italiennes. Et ce, au cours des cinq dernières années.
Une conférence de presse a été tenue, aujourd’hui mercredi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour présenter le rapport annuel sur la migration irrégulière. Lors de cette conférence, Ben Amor a fait savoir que 42 703 hommes et 1251 femmes ont également atteint les côtes italiennes entre 2017 et 2021. Et d’ajouter que 53524 migrants ont été empêchés d’entrer en Italie au cours de la même période.
Selon Ben Amor, 870 migrants irréguliers sont arrivés en Italie depuis le 1er janvier 2022. 2722 ont été empêchés d’entrer sur le territoire italien. Il a ajouté que 254 tentatives de migration irrégulière ont été déjouées.
Situation de « crise »
Par ailleurs, le porte-parole du Forum a rappelé que le taux de chômage a augmenté de 0,5 point par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière pour atteindre 18,4%.
Le taux de chômage des jeunes âgés entre 15 et 24 ans a augmenté au cours du troisième trimestre 2021 pour atteindre 42,4%. Et ce, contre 41,7% au cours du deuxième trimestre de la même année, selon la même source.
Le rapport a enregistré une baisse du taux d’activité à 46,5% au cours du troisième trimestre 2021. Ainsi, le nombre de la population active en Tunisie, selon l’enquête nationale sur l’emploi, au cours du troisième trimestre de l’année dernière, s’est élevé à 4141,6 mille, contre 4153,3 mille au cours du deuxième trimestre, soit une baisse de 11,7 mille, diminuant ainsi le taux d’activité de 0,5 point. Les régions situées à l’ouest et au sud du pays ont enregistré les taux de chômage les plus élevés.
Selon le rapport, ces chiffres reflètent la situation de « crise » que traverse le pays en rapport avec le nombre élevé de contaminations et de décès liés au coronavirus, la défaillance du système de santé publique, en particulier pendant la période précédant le 25 juillet 2021, la paralysie du secteur touristique, la perturbation du secteur agricole et de la pêche, la persistance de la corruption et la montée des mouvements de protestation.
44,6% des migrants sont des Tunisiens
Selon le rapport, 632 personnes, dont la majorité sont des mineurs de la cité Ettadhamen, Mallassine, Fouchana, Sijoumi et Tébourba, ont été arrêtées par les forces de l’ordre en janvier 2021.
La violation des libertés, la répression des mouvements de protestation et la situation économique sont les principaux facteurs derrière l’augmentation de la migration irrégulière en Tunisie depuis 2020. Et ce, après la baisse du nombre d’arrivées en Italie en 2019 par rapport à 2018, d’après la même source.
La Tunisie est un pays à la fois de transit, de départ et de trait d’union dans la région méditerranéenne. Elle enregistre chaque année l’entrée de migrants irréguliers de différentes nationalités (entre 70 et 80). En 2021, 44,6% des migrants sont des Tunisiens et 55,4% des étrangers.
Avec TAP