L’attractivité territoriale commence à se faire une place dans les politiques urbaines depuis ces cinq dernières années.
Pour être attractives, les villes se fabriquent une identité pour asseoir la réputation du territoire, sa modernité et son dynamisme, son patrimoine et son histoire. Cities Alliance, l’Association tunisienne des urbanistes (ATU) et l’Instance d’accompagnement du processus décentralisé (IPAD) organisent, les 16 et 17 mars, un forum ayant pour thème « L’attractivité territoriale comme levier du développement local inclusif et durable ».
La question de l’attractivité territoriale comme levier de développement local se pose avec acuité en Tunisie avec la mise en oeuvre du processus de décentralisation. Ce qui veut dire que pour renforcer l’attractivité de manière efficiente, cela dépend essentiellement du développement local.
Ainsi les panélistes présents ont mis l’accent sur l’importance de la transparence et de l’autonomie des villes afin que celles-ci soient plus attractives.
L’attractivité d’une ville
Présente lors du forum, Nazek Ben Jannet, cheffe du bureau Cities Alliance en Tunisie, souligne l’importance de l’attractivité à trois niveaux. À savoir l’attractivité d’une ville, son identité et l’investissement.
Ce qui nous amène à la réflexion suivante: qu’est-ce qui fait qu’une ville soit plus attrayante qu’une autre? Pourquoi le citoyen choisit cette ville et pas une autre pour y vivre? Serait-ce pour les qualités de service, l’infrastructure, les commodités qu’elle offre? Autant de réflexions débattues lors de cette demi-journée.
Les premiers pas vers la décentralisation
De ce fait, la première journée a porté sur les idées de success-stories en se basant sur des cas concrets, tels que des feedbacks de réussites. Comme Sfax International, Sicca Veneria, Ariana, etc.
Par ailleurs, Nazek Ben Jannet part du constat que la Tunisie commence à faire ses premiers pas de décentralisation. Elle estime que même si les conseils municipaux ont été élus démocratiquement, ils manquent à ce jour de moyens, en matière de ressources.
A cet effet, elle met l’accent sur la nécessité de promouvoir le développement durable et inclusif des villes. C’est d’ailleurs la devise de Cities Alliance.
De son côté, Mariem Oueslati Ameur, experte en marketing territorial et développement local à l’Agence Attractive City, insiste sur la nécessité du dynamisme des villes afin de renforcer l’attractivité territoriale.
Mais pour y parvenir, elle met l’accent sur l’innovation et laisse la place aux têtes pensantes pour s’exprimer, car il faut qu’on arrive à réfléchir en projet du territoire. C’est ce que fait en ce moment en Europe un manager en centre-ville, de sorte que les villes soient plus attractives pour les commerçants… Il y a une échelle infra-locale, un projet de tri, des espaces de verdure, des espaces vélo, un plan d’aménagement pour les cyclistes, où on pourrait avoir des pistes cyclables.
L’amélioration de l’attractivité territoriale
Pour sa part, Yassine Turki, universitaire et expert à CILG-VNG International, revient sur le manque de moyens en termes de ressources financières. Ainsi il soulève l’importance de l’amélioration des conditions d’attractivité. Avons-nous les instruments et les moyens d’assurer cette attractivité territoriale? Cela dit, il soulève la fuite des cerveaux. Le fait que les forces vives du pays comme les ingénieurs (35 mille) quittent le pays. Ce qui conduit à l’absence d’investissement.
La matinée du premier jour du forum a constitué une opportunité pour réfléchir sur la problématique de l’attractivité territoriale comme levier de développement durable et inclusif et penser aux modalités et outils qui offrent une meilleure qualité de vie au citoyen et réduisent les inégalités sociales.