Cities Alliance, l’Association tunisienne des urbanistes (ATU) et l’Instance d’accompagnement du processus décentralisé (IPAD) organisent, tout le long des deux jours, 16 et 17 mars, un forum ayant pour thème « L’attractivité territoriale comme levier du développement local inclusif et durable ».
La question des « Jeunes et employabilité », était au centre des discussion de la journée du jeudi 17 mars. En effet, l’enquête porte sur les regards décentrés des jeunes sur les facteurs d’attractivité dans les régions de l’intérieur, en Tunisie.
Aujourd’hui, tout le monde sait que le facteur de la migration est un phénomène qui s’est étendu; surtout au cours des dix dernières années. D’où l’intérêt de le comprendre et de savoir comment lutter contre la migration. Ce qui nous amène à identifier les facteurs d’ancrage.
Ainsi, la réalisation d’une enquête par questionnaire « Jeunes et employabilité » auprès d’un échantillon de 1000 jeunes (18-35 ans) issus des communes du projet GLM apporte son lot de révélations. On note que 60% des hommes et 26% des femmes envisagent la migration. Plus encore, 13% sont des contrebandiers et 54% sont des non diplômés.
La production du savoir: jeunes, migration et développement
Il est clair que l’économie informelle, le conservatisme, l’isolement en sont les causes. De plus, les « invisibilisés » et le chômage en hausse sont des facteurs qui conduisent les jeunes à migrer.
A cet égard, concernant l’employabilité, 17% des sondés appellent à déconstruire le mythe de la fonction publique (67%). Alors que 91% des sondés sont pour l’entrepreneuriat.
Par ailleurs, parmi les déterminants à la mobilité figurent: la complémentarité aux enjeux économiques classiques; l’émancipation; les stratégies matrimoniales; le statut social, voire même l’ancrage à la famille. « Sans un bon salaire, quitter Ain Draham n’en vaut pas la peine », déclarent certains sondés.
Tout comme il y a un autre facteur qui incite à la migration. A savoir, la stigmatisation résidentielle et le patriarcat. Deux éléments centraux de la mobilité des ruraux. « A l’étranger, personne ne fera attention à mes origines rurales », précisent-ils.
Alors, les jeunes, la société civile et les ONG doivent travailler sur un système relationnel permettant la socialisation et l’ancrage territorial.
Renforcer l’attractivité des villes de l’intérieur ?
Cependant, si on veut renforcer l’attractivité territoriale, il faut qu’il y ait une liberté économique et une démocratie locale. A travers le fait de prévenir/verrouiller l’impossibilité d’un retour en arrière. Par conséquent, la société civile locale doit jouer son rôle, comme un levier d’un changement de modèle local.